Marché des céréales La Russie toujours aux manettes
Tallage, cabinet d’études spécialisé dans les marchés des grains et des oléagineux, nous livre son analyse hebdomadaire.
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Les cours des céréales ont peu varié cette semaine, sur fond d’activité réduite, les faibles évolutions résultant des fluctuations des taux de change (l’euro enregistre un nouveau gain) et des ajustements techniques des acteurs financiers à Chicago (gestion de leurs portefeuilles d’actifs en fin d’année). Le blé français vaut 151 €/t en rendu Rouen (+1 €/t par rapport à la semaine précédente, contre 168 €/t l’an dernier à la même date) alors que l’échéance de mars sur Euronext abandonne 1 €/t, à 159 €/t. Le prix du blé meunier russe varie peu, à 191 $/t.
L’Égypte de retour aux achats
Sur la scène internationale, le Gasc égyptien est revenu aux achats. La Russie a tout raflé (toutes les offres étaient d’origine russe), soit 180 000 tonnes à 208 $/t en moyenne fret compris. La part de marché de la Russie sur les achats déjà réalisés par l’Égypte s’élève à 67 %. Les exportations russes de blé ralentissent un peu en décembre, car conditions climatiques sont moins favorables dans les ports de la mer Noire. Ils restent néanmoins supérieurs à ceux de décembre 2016. Toujours du côté de la Russie, l’office de la statistique a publié un chiffre de production de blé supérieur aux estimations des différents analystes, à 85,8 Mt ! En revanche, les résultats qualitatifs indiquent une plus forte proportion que d’habitude de blé fourrager.
Les pluies tant attendues ont fait leur retour en Espagne en cette fin d’année, permettant d’améliorer l’implantation des céréales d’hiver, même si d’autres précipitations sont indispensables dans les prochaines semaines pour garantir une bonne humidité des sols. Aux États-Unis, des gelées sont annoncées dans les prochains jours dans les plaines de blé d’hiver (Kansas). Il faudra surveiller jusqu’où le mercure chute car la couverture neigeuse est insuffisante pour protéger les cultures.
Calme plat en orge
Après une hausse de 1 €/t la semaine dernière, les orges fourragères rendu Rouen perdent 2 €/t, à 146 €/t. Au contraire, les orges brassicoles gagnent 0,5 à 1 €/t, à 154 €/t pour les variétés d’hiver et 194,5 €/t pour les variétés de printemps.
Pluies en Argentine
Les prix des maïs français restent plombés par l’offre mondiale abondante, d’autant plus que les pluies en Argentine des deux dernières semaines ont apaisé les craintes de pertes de rendement et permettent à la seconde vague de semis de maïs de se poursuivre. Ainsi, à la fin de décembre, 70 % de la surface de maïs étaient ensemencés, comme l’an dernier à la même date. Le prix du maïs français sur la façade atlantique gagne malgré tout 1,5 €/t, à 153 €/t.
Les conditions climatiques en Amérique du Sud pèsent sur la fève
Le retour des pluies en Amérique du Sud continue de faire pression sur les prix du soja qui affiche un léger recul de 1 $/t à Chicago comparé à la semaine dernière (à 347,5 $/t). Les semis argentins ont malgré tout pu progresser : plus de trois quarts des surfaces destinées au soja auraient maintenant été semées. Au Brésil, le retour des pluies dans les zones de cultures impactées par le déficit hydrique permet également l’avancement des opérations de semis.
L’USDA a reporté la vente de 110 000 t de soja vers la Chine, pays qui a récemment renforcé ses exigences qualitatives. Ce qui fait craindre un ralentissement de ses achats alors que l’offre mondiale de 2017-2018 est attendue à un niveau record. Toutefois, l’évolution de la météo, et notamment les éventuels effets de La Niña (déficits hydriques possibles), restera déterminante pour la constitution des rendements sud-américains dans les prochaines semaines. Il conviendra donc de suivre avec attention la situation sur cette partie du continent.
Le colza suit le déclin du soja
Les prix du colza ont marqué un léger rebond technique à la fin de la semaine dernière sur fond de montée du pétrole et de baisse sur une année des surfaces d’hiver prévues en Allemagne (–2,6 %) faisant suite au temps pluvieux de la fin de l’été et du début de l’automne. La récente revalorisation de l’huile de palme à Kuala Lumpur n’aura pas suffi à impacter significativement la graine de colza qui a repris son déclin au début de la semaine sous la pression du soja et d’un taux de change euro/dollar pénalisant les ventes de l’Union européenne.
Sur Euronext, les cotations reculent ainsi de 6 €/t (à 347,5 €/t). Les prix français sont également sur la pente descendante avec des baisses de 4 €/t pour le rendu Rouen (à 339 €/t) et le Fob Moselle (à 349 €/t). Le canola à Winnipeg n’a pas échappé à cette dynamique baissière où la tonne perd 4 dollars canadiens sur une semaine (à 488 $/t).
La cotation du tournesol à Saint-Nazaire a été reconduite sur une semaine (à 315 €/t) faute d’activité notable sur les marchés.
Les tourteaux de soja ne sont pas épargnés
Les prix des tourteaux de soja ont également reculé dans le sillage de la fève. Sur une semaine, les cours américains perdent ainsi 3 $/t à Chicago (à 344 $/t) tandis que les cotations françaises cèdent 3 €/t à Montoir (à 308 €/t).
Il n’y a pas de changement notable du côté du prix du pois fourrager départ Marne qui affiche toujours 175 €/t. Le pois jaune reste incoté à Rouen.
TallageÀ suivre : conditions climatiques en Amérique du Sud (pluie) et aux États-Unis (gelées), prix du pétrole et des huiles.
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