Marché des céréales La production mondiale au plus bas depuis trois ans
La FAO relève légèrement ses prévisions concernant la production céréalière mondiale par rapport à juillet, mais les chiffres demeurent nettement inférieurs à ceux de l’an dernier. Les stocks ont encore diminué.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
D’après les dernières prévisions de la FAO (1) publiées ce 6 septembre 2018, la production mondiale de céréales devrait s’établir à 2 587 millions de tonnes en 2018, soit son niveau le plus bas depuis trois ans, malgré une légère révision à la hausse (1,2 million de tonnes) par rapport aux prévisions de juillet.
Moins de blé
La production mondiale de blé est revue à la baisse de 14 millions de tonnes (1,9 %) par rapport à juillet. Les prévisions s’établissent désormais à un niveau proche de 722 millions de tonnes, soit la plus maigre moisson depuis 2013. Cela baisse s’explique principalement par la conjoncture dans l’Union européenne.
Pourquoi ? À cause des conditions météorologiques estivales, le temps sec et chaud, qui ont fait baisser les rendements dans les pays septentrionaux (moins 6 %, soit une diminution de 9 millions de tonnes). Les nouvelles prévisions relatives à la production de blé dans l’Union européenne s’élèvent à 138 millions de tonnes, niveau le plus bas depuis 2012.
Les perspectives de production en Australie, en Chine et dans la Fédération de Russie ont également été revues à la baisse, là aussi essentiellement sous l’effet de conditions météorologiques défavorables. En revanche, la FAO table sur une récolte en Argentine et aux États-Unis, plus importante que le mois dernier.
Davantage de maïs
La FAO estime que la production mondiale de céréales secondaires s’établira à près de 1 354 millions de tonnes en 2018, soit une augmentation de 15 millions de tonnes (1,1 %) par rapport aux prévisions de juillet. La production demeurera toutefois inférieure de 36,4 millions de tonnes (2,6 %) à son niveau de septembre 2017.
La récente révision à la hausse des prévisions de production par rapport à juillet s’explique principalement par l’amélioration des perspectives de production de maïs en Chine, en Ukraine et aux États-Unis, où les conditions météorologiques plus clémentes ont entraîné à la hausse les prévisions de rendement.
L’augmentation prévue de la production de maïs dans ces pays compense largement la révision à la baisse des chiffres concernant l’Union européenne et la Fédération de Russie, où le manque d’eau a pesé sur les perspectives de rendement.
Les projections relatives à la production mondiale d’orge en 2018 ont été légèrement corrigées à la baisse, principalement du fait de rendements plus faibles que prévu dans l’Union européenne sous l’effet d’un temps sec et chaud, mais les perspectives de production mondiale de sorgho sont restées pratiquement inchangées.
Utilisation plus importante du maïs
Les prévisions concernant l’utilisation mondiale de céréales ont été relevées de 7 millions de tonnes (0,3 %) pour être portées à 2 648 millions de tonnes, soit 30 millions de tonnes (1,2 %) de plus qu’en 2017-2018. Cette révision à la hausse, qui table sur une augmentation de l’utilisation de céréales par rapport à la campagne précédente, est essentiellement portée par le maïs.
L’utilisation plus abondante de maïs aux fins de l’alimentation animale et dans le secteur industriel devrait porter son utilisation totale à 1 105 millions de tonnes, soit près de 14 millions de tonnes (1,3 %) de plus que prévu en juillet et 30 millions de tonnes (2,8 %) de plus qu’en 2017-2018.
L’utilisation accrue de maïs dans l’alimentation animale prévue pour 2018-2019 devrait largement compenser le recul attendu s’agissant de l’utilisation des autres principales céréales à des fins d’alimentation animale, en particulier l’orge, le blé et le sorgho.
Stocks mondiaux au plus bas
Par rapport à juillet, les prévisions relatives aux stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes se terminant en 2019 ont été réduites de 7,1 millions de tonnes. Ces stocks s’établiraient à 741,8 millions de tonnes, leur plus bas niveau depuis quatre ans. Cela représente une diminution de 65 millions de tonnes (8 %) par rapport à leur niveau d’ouverture, qui était historique.
Le coefficient stocks/utilisation de céréales au niveau mondial devrait par conséquent diminuer pour s’établir à 27,3 %, soit son plus bas niveau depuis 2013-2014. La contraction des stocks prévue pour 2018-2019 s’explique essentiellement par les diminutions attendues en Chine, dans l’Union européenne et dans la Fédération de Russie.
La révision à la baisse de ce mois-ci des prévisions relatives aux moissons a eu des incidences non négligeables sur les prévisions relatives aux stocks de blé, qui tablent désormais sur 252 millions de tonnes, soit une diminution de près de 12 millions de tonnes par rapport à juillet et de 21,4 millions de tonnes (7,8 %) par rapport au niveau d’ouverture des stocks, sans précédent.
D’après les prévisions actuelles, dans les principaux pays exportateurs de blé, le rapport stocks de clôture disparition totale (utilisation nationale plus exportations), considéré comme un bon indicateur de la disponibilité sur les marchés mondiaux, devrait tomber à son niveau le plus bas depuis six ans pour s’établir à 15,3 %, soit une valeur nettement inférieure aux prévisions pour 2017-2018 (20,8 %).
En revanche, la FAO a relevé ses projections relatives aux stocks de maïs par rapport à juillet, de près de 7 millions de tonnes. Cependant, cette augmentation ne devrait pas empêcher les réserves mondiales de maïs d’accuser un net recul (moins 13,6 %) par rapport à leur niveau d’ouverture. Elles devraient s’établir à 267 millions de tonnes, soit leur niveau le plus bas depuis six ans.
C.F.(1) Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :