Légumes de France Des producteurs inquiets pour leur compétitivité
Lors de leur 61e congrès à Marseille, les producteurs de légumes de France ont mis en avant les efforts réalisés par le secteur dans la diminution des intrants phytosanitaires et la contractualisation avec l’aval. Efforts qu’ils craignent de voir anéantis par les charges qui pèsent sur les entreprises.
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« Notre filière est proactive ! lance Jacques Rouchaussé, président des producteurs de Légumes de France lors du 61e congrès de cette fédération le 17 novembre à Marseille (Bouches-du-Rhône) devant les représentants du ministère de l’Agriculture. Nous n’avons pas attendu 2017 pour nous préoccuper de la protection de l’environnement, des attentes des consommateurs et la contractualisation avec les acteurs de l’aval. »
En attente de réponses
Si la production a avancé sur ces thématiques, elle attend aujourd’hui des pouvoirs publics des réponses à ses préoccupations. « Les États-généraux de l’alimentation ont été l’occasion de mettre à plat la répartition de la valeur au sein de la filière agricole, expose Jacques Rouchaussé. C’est une bonne chose. Mais, les autres sujets que sont la protection phytosanitaire ou encore la fiscalité… risquent d’anéantir nos ambitions. »
La suppression du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) voulue par l’actuel gouvernement inquiète les producteurs de légumes. « La compétitivité de nos exploitations est mise à mal par le coût du travail, explique leur président. Le gouvernement veut abroger le CICE et abaisser les charges salariales. Mais notre secteur emploie essentiellement des travailleurs saisonniers. Dans ce contexte, la disparition du CICE entraînerait une perte sèche pour les employeurs. »
Pas de charge supplémentaire
Sur ce sujet de la main-d’œuvre, Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA, ajoute : « Un schéma d’harmonisation européen du coût des charges salariales est plus que jamais nécessaire. » Autre sujet d’inquiétude, la proposition faite par les pouvoirs publics d’instaurer d’une assurance chômage pour les agriculteurs. « Nous y voyons une cotisation supplémentaire qui va encore peser sur la rentabilité des exploitations », souligne Jacques Rouchaussé.
Sur le vaste sujet de la suppression des matières actives, les producteurs de légumes ont mis en avant les efforts engagés au cours des dernières années pour adopter des pratiques culturales alternatives. « On ne pourra pas, toutefois, fournir 100 % de la production de légumes sans pesticides, martèle Jacques Rouchaussé. Certes les progrès sont encore envisageables. Il nous faut pour cela des moyens et du temps, mais pas de décision arbitraire. »
Chantal Sarrazin
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