Commerce des grains Lancement de Boursagri, la « première place des marchés physiques en ligne »

« C’est le terme d’un travail qui a commencé il y a trois ans, dans la plus grande confidentialité », a déclaré Gilles Jeudy avec fierté lors de la conférence de presse de lancement de Boursagri, marque déposée par les Ets. Jeudy. « Boursagri, c’est l’équivalent du Matif, mais en ligne et pour des lots de grains (1) physiques réels », explique le président du négoce.

« Le marché est donné par ses utilisateurs. Nous sommes propriétaires de la plateforme mais nous n’agissons pas sur les prix : ils sont proposés par les utilisateurs », explique-t-il. Une fois mises en ligne, les offres sont visibles de tous, de manière anonymisée. Si une offre et une demande concordent, il y a « matching » : un contrat est alors automatiquement généré et les deux parties se connaissent pour la gestion logistique. Le vendeur facture Boursagri et Boursagri facture l’acheteur via un contrat de type Incograins n° 19, laissant la charge du transport à l’acheteur. Le processus est sécurisé par la technologie blockchain, même si le négoce a choisi de ne pas axer la communication sur ce point.

Pourcentage à la tonne

Au niveau juridique, Boursagri est considéré comme un intermédiaire, ce qui autorise les transactions « directes » entre céréaliers et éleveurs par exemple. Le modèle économique de la plateforme est basé sur le prélèvement d’une commission à la tonne par transaction, le même chez le vendeur et chez l’acheteur, avec un plafond et un plancher. « Ce pourcentage de rémunération, très faible, sera dévoilé à l’occasion d’Innov-Agri », a déclaré Gilles Jeudy. La plateforme ne nécessite pas d’abonnement : l’inscription et le dépôt d’un ordre d’offre ou d’achat sont gratuits.

Ouvert à tous

« Nous ne sommes pas une start-up, Boursagri appartient totalement à l’entité juridique des Ets. Jeudy. C’est un gage de sécurité et de professionnalisme », assure Raphaël Jeudy. Une équipe est cependant affectée au projet. Le négoce fête ses 90 ans et rayonne sur 4 départements : Allier, Nièvre, Puy-de-Dôme, Cher. Mais Boursagri a pour vocation d’être ouvert à l’ensemble du marché français, voire à l’international (Belgique, Allemagne, Espagne...). L’objectif fixé à trois ans est de gérer des transactions à hauteur de 80 000 tonnes de grains en physique, en plus des 50 000 tonnes que gère annuellement le négoce sur sa zone de chalandise.

Si Boursagri est principalement destiné aux agriculteurs stockeurs, la plateforme s’adresse également aux meuniers, industriels, FAB, OS, éleveurs… Un espace réservé aux courtiers, intermédiaires entre les OS et les acheteurs est également prévu sur la plateforme, en tant qu’utilisateur spécifique. Le projet leur a été présenté le 1er août.

Pour plus d’informations, l’équipe de Boursagri sera présente à Innov-Agri (du 4 au 6 septembre) et au Sommet de l’élevage (du 3 au 5 octobre). La plateforme en ligne sera activée au début de novembre.

(1) blé fourrager, blé meunier, colza, orge brassicole, orge fourragère, maïs, féverole, avoine noire, avoine blanche, pois, sarrasin, seigle, soja, triticale.