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Chardon Chardon : à adventice épineuse, lutte épineuse

La maîtrise de cette espèce pérenne nécessite d’intervenir sur plusieurs campagnes, en interculture comme en végétation.

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Le chardon des champs colonise généralement les parcelles par tâches, mais peut faire chuter les rendements en cas de développement excessif, notamment par étouffement de la culture. « S’il reste rare de voir des champs entièrement touchés, dans les ronds où l’adventice est présente, sa nuisibilité peut être élevée », précise Ludovic Bonin du pôle « Flores adventices » chez Arvalis. Ainsi sur blé, 15 pousses/m² entraîneraient une baisse de rendement de près de 35 %.

Or des recrudescences sont observées, par exemple dans les rotations céréalières et betteravières du nord de la France. Parmi les explications : le développement de techniques simplifiées de travail du sol, ou encore la mise en place de cultures intermédiaires en zone vulnérable sans possibilité d’employer de glyphosate. « De plus, les rattrapages antidicots visant aussi les vivaces sont de plus en plus négligés, estime Ludovic Bonin. En conséquence, la présence de chardons des champs n’est remarquée qu’une fois les cultures prêtes à être récoltées, c’est-à-dire trop tard ! »

Leviers agronomiques et chimiques

« Pour venir à bout de cette adventice pérenne, il faut lutter sur plusieurs campagnes », précise le spécialiste. Durant l’interculture, les repousses peuvent être détruites à l’aide de glyphosate qui présente une très bonne efficacité. Pour cela, il faut que le chardon ait atteint environ 20 cm et que la dose soit maximale. Il est recommandé d’attendre deux semaines entre l’application et le travail du sol. « L’emploi de spécialités composées de 2,4 D est aussi possible, ajoute Ludovic Bonin. Mais il faut être plus prudent quant au délai à respecter avant l’implantation de la culture suivante. »

Si l’emploi d’outils à disques est proscrit, ceux à dents peuvent avoir un effet intéressant. Il faut juste prendre garde à ne pas fractionner les rhizomes en les remontant à la surface, car cela aurait alors tendance à les multiplier. « Tout travail du sol profond, comme le labour, est profitable pour affaiblir les drageons des chardons », ajoute-t-il. Arvalis conseille par ailleurs d’entretenir régulièrement les bords de champs par une fauche ou un broyage avant floraison afin d’éviter la dissémination des graines. L’introduction dans la rotation d’une culture pérenne fauchée, telle que la luzerne, est une solution également intéressante.

La lutte doit se poursuivre en végétation sur des chardons au stade boutons floraux. C’est sur céréales qu’il existe la plus grande variété d’herbicides avec, par exemple, des solutions à base de clopyralid (telles que Bofix) ou encore de metsulfuron (Allié).

Sur maïs, il faut intervenir sur des stades jeunes, en post-levée avec du dicamba associé à une tricétone ou avec du clopyralid (type Lontrel). Il est aussi possible d’opter pour un produit à base de cette molécule avec un ajout d’huile sur betterave (adventices de 5 à 10 cm de haut) en deux passages à dix jours d’intervalle.

Céline Fricotté

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