Ressource en eau Une cellule pour accélérer les projets en cours
Les ministres de l’Environnement et de l’Agriculture ouvrent enfin une cellule d’expertise sur la gestion de la ressource en eau en agriculture. Pour Stéphane Travert, atténuer les effets du changement climatique passe par « une optimisation de la ressource via l’utilisation des pluies hivernales pour protéger les ressources en été ».
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Sa création avait déjà été annoncée l’été dernier en pleine période de sécheresse, le 9 août, à la sortie du conseil des ministres. Cette cellule devait rendre ses conclusions avant le 31 octobre dernier. Finalement, elle a été créée le 2 novembre 2017, sans échéance pour rendre ses conclusions.
Identifier les difficultés et les lever
Pour rappel, elle a été créée dans le but d’anticiper les conséquences du dérèglement climatique et de « poursuivre l’engagement pour une gestion durable des ressources en eau afin de résorber les situations de tension hydrique ».
Placée sous l’autorité des deux ministères, cette cellule doit concrètement :
- Examiner les projets en cours,
- Identifier les difficultés rencontrées et les solutions susceptibles d’améliorer le dispositif général,
- Améliorer la qualité des projets et accélérer leur réalisation.
Stéphane Travert affiche sa « volonté d’aider l’agriculture à anticiper et à atténuer les effets du changement climatique. Cela passe par une agriculture moins gourmande en eau et une optimisation de la ressource via l’utilisation des pluies hivernales pour protéger les ressources en été ».
Quatre membres
Cette cellule, placée sous la responsabilité du préfet Pierre-Étienne Bisch, est composée d’un membre du CGEDD (1), d’un membre du CGAAER (2), d’une personnalité qualifiée représentant la profession agricole, et d’une une personnalité qualifiée représentant les associations de protection de la nature.
Elle s’appuiera en cas de besoin sur l’expertise technique de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, de l’Institut national de la recherche agronomique, de l’Agence française pour la biodiversité et du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, ainsi que sur les services de l’État.
Réaction des organisations agricoles
Les organisations professionnelles agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, APCA, Coop de France et Irrigants de France) ont salué, dans un communiqué de presse paru le 3 novembre, le lancement de la cellule d’expertise sur la gestion de la ressource en eau.
Malgré le retard de mise en œuvre concrète, « il s’agit cependant d’un premier pas qui réaffirme la volonté du gouvernement d’avancer sur le sujet. Il est désormais urgent que cette cellule soit effective rapidement, avec un plan d’action et un calendrier définis ».
Les organisations souhaitent que cette cellule d’expertise, interministérielle, « examine de façon pragmatique les blocages nationaux et locaux actuels affectant de nombreux porteurs de projet. Ils s’impatientent car il y a eu trop de retards incompréhensibles. » Elles chiffrent les besoins de mobilisation en eau pour l’agriculture française à 150 millions m3 supplémentaires par an.
F.M.
(1) Conseil général de l’environnement et du développement durable.
(2) Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.
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