Glyphosate Une interdiction au plus tard à la fin de 2020
Une semaine avant le vote de l’Union européenne, les membres de la commission de l’environnement et de la santé du Parlement mettent la pression. Ils ont voté ce jeudi 19 octobre 2017 une résolution demandant à l’exécutif de retirer sa proposition de renouvellement de la licence du glyphosate.
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Les membres de la commission de l’environnement et de la santé du Parlement souhaitent une disparition progressive de l’herbicide dans les trois prochaines années. La résolution, adoptée à une large majorité (39 pour, 9 contre et 10 abstentions), doit maintenant être soumise au vote en séance plénière du Parlement mardi 24 octobre à Strasbourg.
C’est-à-dire la veille du scrutin prévu au sein du comité d’experts chargé du dossier en vue d’autoriser pour 10 ans supplémentaires l’utilisation du glyphosate. La résolution du Parlement n’est juridiquement pas contraignante mais vise à mettre la pression sur la Commission européenne et les États membres, qui prennent part à ce comité.
« Échec à appliquer le principe de précaution »
« La Commission fait fi de la réalité », lance l’eurodéputé Pavel Poc (socialiste), l’un des rapporteurs de la résolution, qui souligne « l’échec » de l’exécutif européen « à appliquer le principe de précaution ».
La résolution revient notamment sur la controverse scientifique qui agite le débat sur le glyphosate, et s’appuie sur l’étude du Centre international de recherche sur le cancer, qui l’a classé « cancérogène probable » en 2015, contrairement aux agences européennes, l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques).
Les eurodéputés demandent également à la Commission de « proposer des mesures de transition adéquates au secteur agricole », alors que le glyphosate reste l’herbicide le plus utilisé au monde, privilégié pour son faible coût et son efficacité.
« Pas de sens sur le plan juridique »
Angélique Delahaye, eurodéputée et membre de cette commission, rappelle qu’il n’y a que deux options. « Soit l’autorisation de vente de la substance est renouvelée, soit elle est retirée. La notion de « phasing out » à trois ans n’a donc pas de sens sur le plan juridique ».
Par ailleurs, elle estime que trois ans « semblent trop courts pour mettre au point des alternatives, ayant une qualité et un prix économiquement viables. Le risque est en plus de voir le prix des produits agricoles augmenter. »
Études indépendantes pour l’Efsa et l’Echa
Enfin, les membres de la commission de l’environnement et de la santé du Parlement souhaitent que l’exécutif européen accorde à l’Efsa et l’Echa les « ressources nécessaires » pour que les deux agences puissent commander des études « indépendantes », et révisent leur fonctionnement en écartant de leur évaluation des études non publiées ou commandées par l’industrie phytosanitaire.
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