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Ravageurs Gardez les altises à l’œil sur vos colzas

Colza associé en entrée d’hiver. © Twitter Emmanuel Bonnin

Pour déterminer la dose d’azote à apporter en sortie hiver au printemps, une pesée est nécessaire en entrée d’hiver. Mais c’est aussi l’occasion de constater les dégâts d’altises et de surveiller la présence de larves.

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Cette année, même certains colzas semés en association ont pu subir des attaques importantes d’altises. Pour Paul Robert, dirigeant de Novalis Terra, société de conseil en nouvelles pratiques agronomiques, ce qui fait la différence c’est la date de semis du colza. « À partir du 1er août, il faut être prêt à semer du colza dès qu’il pleut », prévient-il.

Les semis qui réalisés trop tard n’ont pas profité des pluies du début d’août. Les plants de colza sont moins développés, tout comme les plantes compagnes, particulièrement celles qui ont de grosses graines. « Mais les colzas semés en association et suffisamment tôt n’ont pas nécessité d’insecticide à l’automne », explique Paul Robert.

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Compter les larves

Si les couverts associés ont un réel impact sur les altises adultes d’automne, leur efficacité est plus aléatoire sur les larves, précise Paul Robert. La différence se fait surtout sur le stade et la nutrition du colza. « Plus la plante a épaissi ses téguments, plus la ponte est difficile. »

De plus, les excès de fertilisation libèrent dans la sève de l’azote libre qui attire les altises. « Il faut être vigilant sur ce point surtout quand un travail du sol profond a été réalisé, entraînant une minéralisation importante », précise-t-il.

Des solutions de rattrapage

Selon Paul Robert, au-delà du seuil de deux larves par pied, il est conseillé de traiter les petits colzas. Les larves d’altises font quatre mues, de L1 à L4. En L1, les larves restent cachées dans les pétioles et ne seront pas atteintes par le produit phytosanitaire. Pour maximiser l’efficacité de l’insecticide, il faut viser les stades “baladeuses”, c’est-à-dire L2 ou L3.

Le risque d’atteindre le seuil de deux larves par pied est beaucoup moins important dans les champs semés tôt et en association, mais il existe quand même. Les producteurs peuvent profiter de l’application du Kerb pour intervenir sur l’insecte tant redouté.

Une fertilisation ajustée

Si vous n’avez pas pu intervenir à temps sur les ravageurs ou si le traitement n’a pas été suffisamment efficace, augmentez la fertilisation pour que le colza soit bien nourri et qu’il puisse se défendre par lui-même. En effet, les larves tendent à couper l’alimentation de la plante. Selon Paul Robert, quatre éléments sont à surveiller : l’azote, le phosphore, le soufre et le bore.

Les sols froids, à pH basique avec un excès d’humidité, limitent la disponibilité du phosphore à la reprise de végétation. Les cultures peu développées en sortie d’hiver sont aussi les plus vulnérables. Le phosphore a, entre autres, un impact sur le branchage de la plante. Paul Robert recommande d’apporter 20 unités. La forme 18-46 soluble plus acide que le Super 45 rend le phosphore disponible plus longtemps. L’idéal en pH basique étant les formes bi-calcique ou « protégé » apportées précocement.

Du côté de l’azote, les précédents paille restituée ou paille sur paille sont à surveiller avec plus d’attention. Le colza étant la première culture qui redémarre au printemps, Paul Robert conseille d’apporter l’azote et le soufre de bonne heure, si possible avec une petite proportion sous forme nitrique afin que l’azote soit rendu disponible plus rapidement. Enfin, dans le grand Bassin parisien, les sols sont souvent carencés en bore. Il est indispensable de réaliser un apport sur le colza.

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Renaud d’Hardivilliers

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