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Marché ODA table sur une hausse du blé

Didier Nedelec, directeur général du cabinet ODA. © M. Bressand

Le cabinet Offre et Demande Agricole (ODA) annonçait dans un communiqué de presse, une baisse des stocks mondiaux et plus particulièrement des stocks européens pour la prochaine campagne. En conséquence, les cours du blé pourraient repartir à la hausse, estime le groupe.

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« Bien que le prix du blé Euronext ait baissé en mars-avril 2017 du fait de l’évolution de la parité euro-dollar, les fortes exportations de blé au printemps (dues à la demande du marché mondial en céréales) ont soutenu le marché physique », estime le cabinet ODA. Par exemple, parmi les pays exportateurs, l’Angleterre et la Pologne ont fortement concurrencé la France, et les stocks dans ces deux pays sont particulièrement bas puisque l’un et l’autre sont contraints de réimporter aujourd’hui.

Des stocks surestimés pour éviter l’inflation en Russie

Selon le cabinet, les prix russes sont montés pratiquement toute l’année sur les ports et à l’intérieur des terres, ce qui interpelle ODA : « Si comme l’affirme l’USDA, les stocks russes sont supérieurs à 11 Mt, comment expliquer la faible participation des origines russes lors des derniers appels d’offres de la campagne ? En affirmant que son pays, qui traverse une importante crise, avait réussi une grosse récolte, Vladimir Poutine ne tente-t-il pas d’éviter une inflation trop forte du prix de la farine domestique ? »

L’activité de la Chine soutient les prix du blé

« Nous pensons que la hausse du blé a commencé depuis longtemps et qu’elle provient principalement de la situation en Chine, la climatologie actuelle n’étant qu’un catalyseur supplémentaire du marché. La Chine a importé beaucoup de viande de porc tout au long de l’année 2016. Or, pour produire 1 kg de porc, il faut 3 kg de céréales. C’est donc l’équivalent de 4 à 5 millions de tonnes de céréales européennes qui sont parties en Chine depuis un an. Par ailleurs, une partie du stock mondial de blé se trouve au milieu de la Chine et n’est pas mobilisable à l’international », déclare Renaud de Kerpoisson, président d’ODA.

Vers une hausse des prix pour la campagne à venir ?

Les analystes d’ODA prévoient ainsi une baisse des stocks mondiaux l’an prochain, et plus particulièrement des stocks européens. Or, les opérateurs se basent, en partie, sur les stocks mobilisables des pays exportateurs pour fixer les prix mondiaux. « Il faut bien comprendre que les stocks mondiaux hors Chine ont stagné en 2016 par rapport à ceux de 2015, malgré des récoltes exceptionnelles aux États-Unis, en Australie, en Argentine, en Ukraine, au Canada », précise Didier Nedelec, directeur général d’ODA.

M. S.

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