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Ravageurs Évaluer le risque limaces sur céréales d’hiver

La limace grise (Deroceras reticulatum) s’attaque préférentiellement aux feuilles et plus rarement aux graines, lorsque celles-ci sont à la surface du sol. Les dégâts sur graines ou germes sont plutôt le fait de la limace noire (Arion hortensis). © Claudius Thiriet

La décision d’intervenir repose sur des préalables climatiques et agronomiques, et peut être aidée par l’observation et le piégeage en parcelle.

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Les dégâts de limaces sur céréales d’hiver sont très variables d’une parcelle à l’autre et selon les conditions climatiques de l’année. Les attaques, en foyers et démarrant le plus souvent en bordure, sont d’autant plus graves qu’elles sont précoces. Suivant l’espèce de limace présente, les ravages s’observent sur graines (manque à la levée) ou sur feuilles (effilochées et trouées), pour une nuisibilité effective jusqu’au stade 3-4 feuilles. « Il faudra encore attendre la météo de fin août et septembre pour estimer le risque de cet automne, mais certaines pratiques supposent déjà une plus grande attention », souligne Anne-Sophie Colart, chez Arvalis-Institut du végétal. C’est notamment le cas des couverts d’interculture composés de crucifères et de la réduction du travail du sol. Des préparations motteuses, qui plus est sur sol argileux, sont également des facteurs de risque.

Assurer un bon suivi

Considérant ces aspects, l’observation et le piégeage (sur sol humide) constituent des outils complémentaires pour décider d’une intervention. « Un piège efficace est un piège plaqué au sol, conservant l’humidité et isolant des écarts de températures », indique Arvalis. Des pièges standard sont ainsi proposés, par exemple par De Sangosse, Certis ou encore Bayer, néanmoins il est possible d’en fabriquer soit même (tuiles ondulées ou plaques de cartons humidifiées).

Pour un bon suivi, plusieurs pièges doivent être positionnés en bordure et à l’intérieur de la parcelle, déplacés ou vidés régulièrement, depuis l’interculture jusqu’au stade 3-4 feuilles. Après la levée, la présence de granulés issus d’un précédent épandage et le pourcentage de plantes attaquées (seuil de 30 %) sont aussi des points à retenir.

Selon le niveau de risque évalué à chaque période, l’application pourra être réalisée avant, durant le semis, et après la levée. Au-delà du stade 3-4 feuilles, « le pouvoir de compensation de la culture est fort et une nouvelle intervention a peu de chance d’être rentabilisée », ajoute l’Institut du végétal.

En termes de solutions, deux matières actives sont disponibles : le métaldéhyde, dont le statut réglementaire a récemment évolué (lire l’encadré ci-contre) et le phosphate ferrique, classé en biocontrôle et utilisable en agriculture bio. Leur efficacité et coût sont comparables, « il faut toutefois veiller au fait que les appâts à base de phosphate ferrique agissent moins rapidement que les antilimaces conventionnels », précise Arvalis.

Quant à l’épandage, le plus souvent en plein à l’aide d’un centrifuge, celui-ci doit tenir compte de certaines contraintes réglementaires propres à chaque spécialité commerciale (en particulier, les zones de non traitement - ZNT, le long des points d’eau).

Charlotte Salmon

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