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Pulvérisateurs Pour une aide au renouvellement ciblée

Dans le cadre du contrat de solutions pour la protection des plantes, Axema plaide en faveur d’une aide au renouvellement des pulvérisateurs en fonction de la performance des appareils, pas une simple prime à la casse.

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« Nous voulons proposer des solutions plutôt que supporter de nouvelles interdictions », martèle Alain Savary, directeur général d’Axema, le syndicat des constructeurs et importateurs de matériels agricoles ce 10 avril 2018. C’est avec ce leitmotiv qu’Axema est impliqué dans le contrat de solutions pour la protection des plantes, né des États-généraux de l’alimentation. Le syndicat pilote notamment le groupe de travail sur l’optimisation du matériel agricole. Et le chantier est vaste.

Un parc ancien à moderniser

Selon Laurent de Buyer, directeur général de Tecnoma et président du groupe en charge de la protection des cultures d’Axema, « le taux de remplacement actuel des pulvérisateurs est inférieur à 3 % ». L’ancienneté moyenne du parc français est de 13,5 ans, toutes productions confondues. Il y a donc des gains d’application et d’impact importants à réaliser, de l’ordre de 50 % avec la coupure de tronçon par GPS, les buses pulsées, la modulation de dose, les panneaux récupérateurs

« Mais attention, il y a une différence entre la volonté de faire et la solution qui sera soutenue par le gouvernement, avertit Laurent de Buyer. Ecophyto 1 n’a pas fonctionné, Ecophyto 2 n’est pas mieux. Il faut savoir par exemple que la moitié des pulvérisateurs qui sont passés au contrôle technique ne sont jamais retournés au contrôle. » Le groupe en charge de la protection des cultures d’Axema plaide donc en faveur d’un renouvellement du parc de pulvérisateurs « par le bon bout ».

Établir un classement par points

« Pour Axema, l’objectif est de soutenir une solution qui favorisera le remplacement des pulvérisateurs qui en ont le plus besoin, insiste Laurent de Buyer. Le dispositif Macron sur le suramortissement est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire car il ne favorise que l’investissement de ceux qui en ont déjà les moyens ».

L’idée d’Axema, c’est d’établir un classement par point en fonction de la performance des pulvérisateurs « parce que le but, ce n’est pas de revendre un vieux pulvé pour en acheter un neuf qui n’a même pas de régulation DPAE, comme on le voit encore trop souvent », plaide Laurent de Buyer.

Avec le référentiel de subvention par point qu’Axema souhaite mettre en place, c’est la différence de points, donc de niveau de performance, entre le nouveau pulvérisateur et l’ancien qui serait déterminante pour calculer le montant de la subvention. Le groupe de travail souhaite finaliser cette proposition d’ici à juin 2018. Le suivi du déploiement pourra être fait sur la base nationale des pulvérisateurs, gérée par le GIP pulvés.

Une prime à la casse peu efficace

La semaine dernière, la mission parlementaire d’information sur les phytos a présenté à l’Assemblée nationale son rapport proposant notamment une prime à la casse pour les pulvérisateurs de plus de 25 ans. L’enveloppe proposée serait de 50 millions d’euros par an pendant cinq ans. Cette solution, Laurent de Buyer n’y est pas favorable.

« Déjà, l’enveloppe de 50 millions d’euros est dérisoire quand on sait que les 200 000 pulvérisateurs actuellement en fonctionnement en France sont valorisés à 7 milliards d’euros. Ensuite, on retombe dans le même phénomène qu’avec la loi sur le suramortissement : ceux qui ont de l’argent pourront en bénéficier, les autres resteront avec leurs vieux pulvés. Et enfin, il n’y a aucune garantie sur le niveau de technicité du nouvel appareil. »

« Avec notre solution de classification par point, nous sommes assurés qu’on ne remplacera pas un vieil appareil par un appareil neuf doté d’une technologie dépassée », assure-t-il. Axema précise toutefois que pour les industriels, une prime à la casse vaut toujours mieux que l’absence de subvention. Enfin, le syndicat souhaite fortement promouvoir la formation des utilisateurs aux technologies, réglages et entretien des pulvérisateurs.

Corinne Le Gall

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