Semences Limagrain prête à expatrier son activité de recherche

« Je ne le souhaite pas mais nous serons peut-être contraints de sortir notre activité de recherche variétale de France pour la sauver et éviter de voir détruire des essais au nom de faux arguments, a annoncé Jean-Yves Foucault, le président de Limagrain lors d’un déjeuner avec la presse le mardi 16 janvier 2018 à Paris. C’est dramatique car cela pourrait entraîner la délocalisation d’autres services. »

37 ha vandalisés

Le 14 décembre 2017, 37 ha d’essais de variété de blé situés à Verneuil-l’Étang, près de Melun (Seine-et-Marne), avaient été vandalisés par 70 faucheurs volontaires qui avaient dispersé des semences. Ils dénonçaient l’opacité de la réglementation sur les OGM. Le groupe coopératif agricole avait réagi en garantissant l’« absence de variétés issues des nouvelles technologies » dans ses champs.

Concrètement, le groupe, qui a porté plainte, estime les dégâts directs à plus de 1 million d’euros avec la perte d’un an dans ses programmes de recherche sur le blé conventionnel. « Le coût réel est beaucoup plus important car ce retard entraînera une arrivée différée sur le marché de ces variétés par rapport à nos concurrents », estime le nouveau directeur général, Damien Bourgarel.

« De plus, si cet acte de vandalisme s’est produit une fois, il peut se reproduire, estime le président du groupe coopératif. Et nous ne pouvons envisager sereinement de continuer nos essais dans ces conditions. »

En attente d’une réglementation

Par ailleurs, le directeur général rappelle que « le législateur européen n’a pas rendu sa copie sur les nouvelles technologies et en l’absence de statut réglementaire clair pour ces techniques récentes d’amélioration variétale, aucun semencier responsable ne se risquerait à mettre au champ des variétés issues de ces technologies. »

Pour information, Limagrain a réalisé à la fin de juin 2017 un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros, en hausse de 4,5 % par rapport à l’exercice précédent.