Bois Travert veut favoriser la transformation en Europe
Tandis que les exportations de bois vers la Chine créent des tensions au sein de la filière, le ministre de l’Agriculture tranche en faveur d’une valorisation davantage orientée vers l’Europe.
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Le ministre de l’Agriculture s’est prononcé, ce mercredi 7 février 2018, pour favoriser la transformation dans l’Union européenne (UE) du chêne français issu de forêts privées, donnant ainsi satisfaction à une revendication portée depuis plusieurs mois par les industriels de l’Hexagone.
La Fédération nationale du bois (FNB), qui représente les scieurs, inquiète de la hausse des exportations vers la Chine, a multiplié ces dernières semaines les appels à l’exécutif, demandant, pas plus tard que mardi, à Emmanuel Macron de « sauver la filière du chêne de France » par des « mesures d’urgence ». Le ministre évoque « l’élargissement du label Union européenne à la forêt privée », après avoir été interpellé par le député de la Haute-Saône Christophe Lejeune (LREM), lors de la séance de questions au gouvernement.
Alors qu’un label « Transformation UE » accorde déjà aux acheteurs qui s’engagent à transformer leur bois dans l’Union européenne un accès privilégié aux chênes lors des ventes de l’Office national des forêts (ONF), gestionnaire des forêts publiques, les scieurs souhaitaient que ce label soit étendu à la forêt privée et a interpellé Matignon, puis l’Élysée à ce sujet.
Assainir les relations entre les maillons
Stéphane Travert appelle également de ses vœux une « amélioration du dialogue entre les acteurs de la filière au sein de l’interprofession », et nomme Jean-Yves Caullet, président du conseil d’administration de l’ONF, « pour accompagner les fédérations professionnelles dans cet exercice de clarification et veiller à établir un plan forêt bois qui soit solide et robuste ».
Le ministre fait implicitement référence aux scieurs et aux propriétaires forestiers privés, qui se sont critiqués mutuellement, ces derniers jours. Les scieurs accusent les propriétaires privés de favoriser l’exportation de bois, notamment de chêne non transformé vers la Chine, et de mettre ainsi en péril 26 000 emplois. À l’inverse, les propriétaires privés accusent l’industrie française de ne pas avoir investi à temps face aux changements du paysage économique.
Cap vers la contractualisation
« Nous souhaitons encourager les acteurs de la filière à contractualiser pour sécuriser les approvisionnements en chêne et accroître la compétitivité des unités de première transformation (sciage) à travers l’innovation et à travers l’investissement », ajoute le ministre. Dans cette optique, il évoque la mise en place d’instruments financiers à travers le « grand plan d’investissements » annoncé par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
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