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Céréales Le blé français regagne en compétitivité

Le conseil spécialisé pour la filière céréalière de FranceAgriMer s’est tenu ce 6 février. L’Égypte a préféré du blé français au blé russe, grâce à un prix légèrement avantageux.

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Le Gasc, principale organisation d’achat public de blé égyptien, a acheté à la fin de janvier 180 000 tonnes de blé français, une première depuis juillet 2017. Cela s’explique notamment par un regain de compétitivité de l’origine française, et par une moindre disponibilité des blés russes. « Aux alentours de 240 dollars la tonne Fob, le blé français est actuellement compétitif sur le marché international », a déclaré Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre, à l’issue du conseil spécialisé pour la filière céréalière de FranceAgriMer de février.

 

« L’Égypte redevient une destination pour les blés français, alors qu’on ne répondait même plus aux appels d’offres pendant un temps », confirme Rémi Haquin, président du conseil spécialisé. Attention toutefois, ce regain de compétitivité reste à confirmer. « Ça ne se joue pas à grand-chose », affirme-t-il. Les écarts de prix sont faibles entre les blés français et les blés russes, de l’ordre de 1,5 US$/t CAF.

 

FranceAgriMer note également des rumeurs persistantes de restrictions à l’exportation sur les origines de la mer Noire. En Ukraine, le gouvernement a demandé le strict respect de la limite à l’exportation de 16 Mt (8 Mt de blé meunier et 8 Mt de blé fourrager). En Russie, rien d’officiel mais des contrôles sanitaires renforcés, une demande aux ports de suivi hebdomadaire des exportations, et des subventions pour les transports ferroviaires.

La Roumanie trop optimiste en maïs ?

« Pour la première fois depuis 2007-2008, l’Union européenne pourrait devenir importatrice nette de céréales », a déclaré Marc Zribi. La raison : la réévaluation des volumes de d’importation de maïs à l’échelle de l’UE.

 

« Le gouvernement roumain a évalué sa production de maïs à 18 Mt, soit 2 Mt de plus qu’il y a deux mois, mais ce chiffre interpelle tous les opérateurs. Cette année, la Roumanie table sur des rendements maïs de 7,9 t/ha, alors que traditionnellement ils se situent autour de 3-4 t/ha. »

 

FranceAgriMer qui estime que ces chiffres sont surévalués. L’importation de maïs de l’UE, déjà évaluée en hausse à 20 Mt (+2,1 Mt par rapport à 2017-2018), pourrait être encore plus élevé. « La Commission européenne a envoyé un courrier au gouvernement roumain pour avoir des explications sur leurs estimations, elle est à ce jour en attente de réponse. »

Les exportations d’orge pénalisés par la pluie et la PPA

FranceAgriMer note une diminution de la demande en orge de l’Arabie Saoudite et de la Chine, deux principaux clients de l’orge française. « Des pluies importantes ont bénéficié à la pousse de l’herbe en Arabie Saoudite, diminuant les besoins en alimentation animale. En Chine, c’est plutôt la peste porcine africaine [PPA] qui impacte la demande ». Cela se traduit par une diminution des estimations d’exportations françaises vers les pays tiers en 2018-209, à 2,9 Mt (–100 000 t), ainsi que par un repli des cours.

Marché international attentiste

« Le contexte international donne le sentiment de naviguer à vue. » Plus long shutdown de l’histoire, guerre commerciale sino-américaine, incertitudes sur le pétrole, Brexit, croissance mondiale ralentie… l’environnement macroéconomique est marqué par de nombreux points d’interrogation. L’euro/dollar est attendu assez stable, tandis que la monnaie des autres pays devrait se dévaluer. Cela serait le cas de la Russie, mais aussi de pays importateurs comme la Chine.

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