Chimie du végétal Une deuxième vague d’investissements arrive en France
La chimie reposant sur l’utilisation de matières premières végétales voit arriver « une deuxième vague » de projets permise par la relance de la recherche en France, se sont félicités mercredi à Lyon les organisateurs du salon qui lui est consacré.
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Les Afyren (50 millions d’euros d’investissements envisagés), Carbios (29,5 millions) ou autres MetEx (45 millions) ont engagé ces derniers mois la construction d’unités pilotes destinées à valider sur le plan industriel des années de recherche.
« Au début des années 2000, on a connu une première phase liée aux craintes d’un pic des prix du pétrole. Il s’agissait alors de trouver chez les plantes des alternatives aux hydrocarbures, mais la chute des cours a cassé ces projets-là. Les nouveaux projets qui arrivent apportent, quant à eux, un plus par rapport aux produits existant sur le marché », souligne François Monnet, un cadre du chimiste belge Solvay qui préside l’association Chimie du Végétal.
Ces produits chimiques « biosourcés » peuvent ainsi être biodégradables, mieux supportés par l’Homme et l’environnement ou dégager moins de composés nocifs.
La cinquième édition du salon biennal réunissant la filière, le Plant Based Summit, tient sa cinquième édition du 22 au 24 mai à Lyon, l’un des berceaux de la chimie française.
10 milliards d’euros de chiffre d’affaires
« Ce n’est pas un congrès de rêveurs, mais d’industriels qui veulent continuer à se développer », a relevé M. Monnet, en listant une série de projets « permis par les recherches des dernières années ».
Selon lui, la chimie du végétal génère déjà 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 25 000 personnes (100 000 avec les emplois indirects). Surtout, elle croit beaucoup plus vite que le reste du secteur (+6 % l’an).
L’association recense quelque 200 sites de recherche et installations industrielles de chimie du végétal en France. Contrairement à la chimie classique, concentrée sur quelques territoires, ceux-ci sont dispersés sur l’ensemble du territoire, au plus près de la ressource.
Le développement de nouveaux acteurs doit tirer vers le haut l’ensemble de la filière. « Ça ne sert à rien d’être vertueux si on est sale à l’autre bout de la chaîne », a relevé M. Monnet, en soulignant que l’utilisation du végétal en chimie devait aller de pair avec l’utilisation de procédés de production propres (« chimie verte ») et reposer sur une agriculture durable.
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