Céréales Les rendements de blé stagnent en France
Les céréales ne vivent pas la même évolution en termes de production depuis 1900. Le blé semble avoir atteint un plafond. Une étude franco-allemande tente d’en élucider les raisons.
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Les résultats d’une étude franco-allemande sur les rendements en céréales de 1900 à 2016 sont désormais librement consultables sur nature.com.
On y apprend que les rendements français en blé stagnent depuis peu contrairement à ceux du maïs. « Nous analysons ici un ensemble de données comprenant plus de 120 000 observations de rendement de 1900 à 2016 pour dix cultures (orge, blé dur, blé dur, maïs, avoine, pommes de terre, colza, betterave à sucre, tournesol et vin) dans les 96 départements français métropolitains. […] Les rendements ont été multipliés par quatre en moyenne au cours du XXe siècle. Alors que la variabilité absolue du rendement a augmenté, la variation par rapport à la moyenne a été divisée par deux — les rendements moyens ont augmenté plus rapidement que leur variabilité. Mais la croissance des rendements a stagné depuis les années 1990 pour le blé d’hiver, l’orge, l’avoine, le blé dur, le tournesol et le vin sur au moins 25 % de leur superficie. […] Le maïs, en revanche, ne montre aucun signe de stagnation », relatent les chercheurs du Potsdam Institute for Climate Impact Research en Allemagne et le laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, Institut Pierre-Simon Laplace dans l’Essonne.
Plusieurs raisons à la stagnation ressortent de l’étude :
- Premièrement, un potentiel de rendement physiologique pourrait être atteint.
- Deuxièmement, les conditions climatiques pourraient avoir récemment changé, de sorte qu’aucune autre augmentation du rendement des cultures ne sera possible sans une adaptation adéquate, même si le potentiel génétique n’est pas encore atteint.
- Troisièmement, des décisions politiques, par exemple dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) de l’Union européenne, et un changement consécutif d’incitations financières ou de quotas pour certaines cultures auraient pu contribuer à réduire les investissements en sélection ou à réduire l’utilisation d’intrants.
- Quatrièmement, des changements dans la rotation des cultures ou la teneur en carbone du sol auraient pu contribuer à un ralentissement de la croissance.
- Cinquièmement, les coûts marginaux des interventions de gestion auraient pu atteindre un équilibre dans lequel un investissement supplémentaire dans la production végétale, par exemple avec la fertilisation ou l’irrigation, ne serait pas rentable au moment de la récolte.
- Enfin, une augmentation de la part relative de la superficie en faveur des cultures biologiques peut entraîner une stagnation moyenne du rendement, les rendements biologiques étant généralement inférieurs à ceux des champs conventionnels.
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