Fraises Un producteur de l’Aisne porte plainte contre l’Espagne
Parce qu’il n’en peut plus de la concurrence déloyale de l’Espagne sur la production de fraise, un maraîcher de l’Aisne a déposé un dossier à la Commission européenne. Il espère que la plainte arrivera devant la Cour de justice européenne.
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C’est « un cri d’alarme » qu’a voulu lancer Jean-Claude Terlet, producteur de fraises dans l’Aisne en déposant un dossier à la Commission européenne contre l’Espagne. Ce producteur de la commune de Celles-sur-Aisne veut dénoncer « la concurrence déloyale » de l’Espagne, qui, selon lui, utilise des pesticides interdits par l’Europe sur ses cultures de fraises. Il s’agit notamment de l’imidaclopride et de l’endosulfan. Ce dernier n’est pas approuvé en Europe mais… autorisé au niveau national uniquement en Espagne.
« C’est parti d’un ras-le-bol généralisé », précise son avocat, Maître Emmanuel Ludot. « En donnant un dossier étayé à la Commission, j’espère qu’elle pourra attaquer devant la Cour de justice européenne », explique ce dernier. Il ajoute que le dossier a été déposé contre l’Espagne car « c’est la principale menace en termes de concurrence déloyale et en termes de dégâts écologiques ».
Une production « incontrôlable »
La plainte vise notamment la production de fraises de la province de Huelva en Espagne. « Trop gros », « trop grand », « incontrôlable », sont les mots de Jean-Claude Terlet pour qualifier les cultures sous serres de fraises dans cette région. « Il y a 10 000 à 11 000 ha de serres, c’est un labyrinthe », précise le producteur. « Ils se moquent de la santé de ceux qui récoltent, qui sont souvent étrangers et sans papier », dénonce, lui, son avocat.
« Les organisations agricoles n’ont rien fait et les députés européens ne connaissent rien au dossier », annonce Maître Ludot, pour expliquer la démarche en solitaire de Jean-Claude Terlet. « Je n’attends pas d’argent, s’exclame le producteur, je le fais pour dénoncer. » Première bonne nouvelle de ce combat à dimension internationale : les réactions sont positives. « Si vous saviez le nombre de lettres de soutien que j’ai reçues », se réjouit-il.
T.D.
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