Huiles et protéines végétales Changement climatique et coopération internationale déterminent l’évolution du secteur
Terres Inovia livre son analyse des conséquences de quatre scénarios de contexte global sur le secteur des huiles et protéines végétales. Changement climatique, coopération internationale et profils de consommation de la population sont au cœur des enjeux.
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Dans un communiqué paru ce 13 décembre 2016, Terres Inovia présente la méthode : « 18 experts (1) […] se sont réunis à 14 reprises de septembre 2013 à décembre 2015 afin d’élaborer une vision prospective ». Le groupe de travail a considéré 4 scénarios, « allant d’un contexte de désorganisation et de tensions à une vraie coopération internationale ».
Il ressort de ces scénarios que, d’ici à 2030, « la croissance des productions agricoles restera une priorité » et que « la tension pour les protéines est une quasi-certitude ». Le niveau de consommation de protéines végétales en Europe serait modulé à la hausse par les politiques publiques de sensibilisation en Europe, et par un contexte de prix alimentaires élevés. En parallèle, celui de protéines animales en Asie et en Afrique dépendrait de la croissance économique (favorisante) et de la soutenabilité (limitante).
« Vers le chaos »
Dans ce scénario de crise, la forte population mondiale et les effets tangibles du changement climatique menacent la réponse à la demande alimentaire. En parallèle, la crise économique génère un climat de tensions, d’insécurité et d’appauvrissement général, et ne permet pas l’adoption d’accords internationaux sur des politiques à long terme (préservation des ressources, environnement, énergies renouvelables, santé…).
Selon les experts du groupe, ce scénario conduit à une augmentation des prix alimentaires. Dans les zones où l’acceptabilité est meilleure (Europe), la consommation des protéines végétales augmente. L’huile de palme domine car est abondante et peu chère, et dans un contexte où le prix de l’énergie est déprimé, la place des biocarburants de première génération est limitée à l’absorption du surplus de l’offre de palme et de soja.
Le scénario « Confiance »
Dans ce scénario, des mesures de coopération sont mises en œuvre par les États afin de relever les défis climatique, alimentaire et énergétique, tout en maintenant le libre-échange. Une croissance verte est lancée, basée sur les avancées en R&D et la mise en place de normes négociées (sur les produits, procédés et conditions de production) et de dispositifs d’accompagnement, où l’Europe est leader.
Dans ce contexte, les consommateurs européens, sensibilisés « aux recommandations nutritionnelles, à l’impact carbone des modes de production et de consommation », se tournent vers des régimes à faible impact environnemental. En Asie et en Afrique, l’amélioration des conditions de vie liée à une croissance et une aisance économique, porte une augmentation de la consommation des protéines animales. Le soja est largement cultivé pour l’alimentation du bétail, et l’oléochimie et les biocarburants se développent.
La « rupture climatique »
Dans ce scénario, la forte croissance de la population mondiale et les effets du changement climatique mettent la production agricole sous pression et fond plafonner les rendements. Dans l’urgence, les États coopèrent et s’accordent sur des mesures d’économie.
Dans un tel contexte, le groupe de travail a envisagé qu’une taxe carbone serait généralisée, et que l’énergie serait taxée afin de financer des alternatives. Pour s’adapter aux contraintes OGM, chimie verte et bioraffineries de proximité seraient mobilisées. Le profil de consommation de la population serait double : la consommation de protéines animales après avoir augmenté, diminuerait en Asie et en Afrique, car elle serait insoutenable. En Europe, la population, sensibilisée aux questions de durabilité et de santé, diminuerait sa consommation de protéines animales.
La « raison des blocs »
Dans ce scénario, les intérêts de différentes régions du monde, divergents, conduisent à un blocage des négociations internationales. En Europe, des politiques sont adoptées pour lutter contre le changement climatique. Dans le monde, la production augmente lentement et le niveau de vie est maintenu en moyenne.
Dans cette perspective, les bioraffineries à échelle locale et les usages non alimentaires des ressources agricoles sont de mise. En Europe, le végétalisme augmente, pendant que la consommation de protéines animales augmente en Asie et en Afrique.
A. Cas.
(1) Dans le désordre : Ademe, Inra, Avril, Terres Inovia, Sofiprotéol, Improve, Terres Univia, APCA, InVivo, Terrena, Limagrain, Lesieur, Université de Reims.
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