Farine Les meuniers annoncent un surcoût de 20 à 30 € par tonne de blé
L’Association nationale de la meunerie française (ANMF) présentait ce mardi 13 septembre 2016, les surcoûts de fabrication de la farine cette année. L’ANMF le chiffre aux alentours de 20 à 30 €/t de blé.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Ce mardi 13 septembre 2016, l’ANMF tenait une conférence de presse à Paris pour revenir sur le bilan de la récolte de 2016, en précisant les conséquences qu’elle aura sur la filière de la meunerie française. « La qualité désastreuse des blés français cette année aura des conséquences économiques pour la profession », expliquait Lionel Deloing, le président de l’ANMF.
D’abord sur les coûts de transport : certaines régions ont été lourdement impactées, notamment dans le nord-est de la France. Les meuniers situés dans les zones sinistrées devront s’approvisionner plus loin. « Ils iront chercher le blé là où les PS sont au-dessus de 74 kg/hl, c’est-à-dire plutôt vers l’ouest maritime de la France », précise Lionel Deloing.
De 6 à 8 % de grains supplémentaires perdus après triage
De plus, le travail d’assemblage et de nettoyage des grains sera bien plus important. « On estime la proportion de grains impropres à nos besoins à environ 6 à 8 % [contre au maximum 2 % habituellement]. Ce sont des pertes directes pour les meuniers », alerte le président.
La correction lors de l’étape de l’assemblage sera « lourde et chère » d’après l’ANMF pour pouvoir produire une farine permettant d’aboutir à la qualité nécessaire pour la baguette française. Les rendements meuniers seront aussi mis à mal. « Habituellement avec 100 kg de blé, nous produisons en moyenne 78 à 80 kg de farine. Cette année, on s’attend à atteindre seulement les 74-75 kg de farine. »
Pas d’inquiétude sur les volumes
Les besoins de la meunerie étant de 5 millions de tonnes, la production française estimée à 29 Mt en moyenne et le stock de report étant de 6 Mt, « nous n’avons pas de crainte de manquer de volume pour s’approvisionner avec du blé français », précisait Bernard Valluis, président délégué de l’ANMF.
La question concerne plutôt la qualité, puisque la meunerie française ne peut utiliser des blés présentant des poids spécifiques inférieurs à 74 kg/hl. « Or, on estime à 45 % aujourd’hui la proportion de blé situé au-dessus de la barre des 74 kg/hl. Malgré leur fort taux de protéine, le meunier français ne pourra pas valoriser ces petits grains », expliquait Bernard Valluis.
La surprise concerne la qualité des protéines qui ne serait pas suffisante pour rentrer dans les cahiers de charges de la panification de la baguette française. « Les taux de protéines sont certes élevés, mais les protéines contenues dans les grains présentent des chaînes courtes, impropres à la panification française car cela fragilise la pâte qui ne monte pas suffisamment bien », continuait le président délégué.
Les problématiques semblent nombreuses pour la filière meunière qui concluait cet échange par la volonté de rappeler la nécessité vitale de supprimer la taxe farine qui « empêche les meuniers d’être rentables et d’investir dans l’innovation ».
C.L.J.Pour accéder à l'ensembles nos offres :