Marchés La Chine mettra 10 ans à soulager ses stocks de maïs
Les surfaces de maïs devraient diminuer de 13 % d’ici 2020 en Chine suite à la réforme du gouvernement visant à arrêter sa politique de stockage dès la campagne 2016-2017. Cette campagne, le stock augmenterait de 30 millions de tonnes.
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La Chine, second producteur mondial de maïs, a annoncé en mars dernier qu’elle met un terme son programme de stockage de maïs dès la campagne 2016-2017. Vieux de neuf ans, elle estime ce programme trop coûteux. Dans une note diffusée le 9 août 2016, la Rabobank se penche sur les conséquences que devrait avoir cette décision sur les marchés mondiaux.
Comment Pékin a-t-il prévu de procéder ? Pour soulager les stocks, le gouvernement entend réduire les surfaces de maïs dans les zones non adaptées à la culture de cette céréale, empêcher les importations de substituts pour l’alimentation animale (sorgho, orge), et stimuler la consommation intérieure. Les surfaces de maïs devraient diminuer de 13 % d’ici 2020.
Une diminution progressive de la production
En revanche, les exportations et la production de bioéthanol ne sont pas considérées comme des solutions pour absorber le maïs en excédent. Pourquoi ? Du fait d’une forte dépendance au soutien budgétaire de l’exportation, et des coûts de production importants du biocarburant.
La Rabobank table sur une production chinoise qui diminuera progressivement dans les années qui viennent, tandis que les utilisations pour l’alimentation animale et industrielle augmenteront probablement de manière importante dans un contexte d’urbanisation du pays et de redressement économique. « À moyen terme, la consommation intérieure reviendra au niveau de la production en 2018-2019, soit trois ans après la réforme », estime la Rabobank.
Un nouvel excédent à court terme
Mais à court terme, la banque néerlandaise estime ainsi que le stock chinois de maïs gonflera de 30 millions de tonnes supplémentaires en 2016-2017. Il atteindra 1,7 fois la demande intérieure. Dans ce contexte de surproduction, les négociants et les transformateurs augmenteront leurs stocks commerciaux. Et le gouvernement devrait utiliser d’autres moyens (rotation des cultures) pour éviter une chute des prix et préserver les bénéfices des agriculteurs.
La réforme politique concernant le maïs chinois aura également un impact sur le marché mondial, qui pourrait même s’étendre au-delà du maïs. « Le ralentissement de la demande en fourrage a une influence négative sur les principaux exportateurs, explique la banque néerlandaise. Les traders doivent trouver des débouchés alternatifs pour absorber le trop-plein d’offre, comme en exportant vers d’autres destinations ou en augmentant l’utilisation de la production dans le pays. »
Entre 2006-2007 et 2015-2016, les surfaces de maïs ont progressé de 30 % en Chine, au détriment du soja. Les stocks devraient atteindre 250 millions de tonnes en 2015-2016 (85 % sous forme de réserve d’État), 1,4 fois plus que la consommation intérieure annuelle.
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