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Céréales Les prix français résistent (Tallage)

Alors que les prix des céréales ont continué de perdre du terrain sur le marché mondial cette semaine, ceux des blés et des orges français se sont plutôt raffermis. Tallage, cabinet d’études spécialisé dans les marchés des grains et des oléagineux, nous livre son analyse hebdomadaire du marché.

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En blé, le marché mondial reste sous l’emprise de la très bonne récolte de blé d’hiver qu’engrangent les farmers américains alors que le développement des blés de printemps dans le nord du pays se poursuit harmonieusement. Ainsi, les prix des blés d’hiver US viennent-ils de chuter de nouveau (–4 $/t à 185 $/t Fob pour le blé de qualité moyenne SRW).

En Russie et en Ukraine, la récolte avance et les résultats sont très bons pour le moment en ce qui concerne le rendement et le PS. Seule ombre au tableau : les opérateurs russes semblent inquiets pour les taux de protéines et les teneurs en gluten. La Russie est partie pour récolter au moins 65 millions de tonnes, un niveau supérieur de 4 millions de tonnes à celui de l’an dernier.

Grosse récolte en Russie

Ce pays disposera de nouveau de très grosses quantités à exporter et restera probablement un concurrent agressif pour l’origine européenne. Les prix mer Noire abandonnent entre 5 et 10 $/t cette semaine à 166 $/t Fob pour le blé russe à 12,5 % de protéines, et à 155 $/t Fob pour le blé fourrager ukrainien.

Face à cet environnement baissier, les blés français résistent : en qualité meunière, le rendu Rouen gagne 6 €/t cette semaine à 158 €/t, et l’échéance septembre d’Euronext augmente de 4 €/t. Sur le créneau fourrager, les prix grimpent plus modérément (+ 3 €/t à Rouen à 143 €/t Fob).

Début de moisson mitigé en France

À contre-courant de l’évolution mondiale, les prix français sont soutenus par des résultats de début de moisson très mitigés et par une nette révision à la baisse des estimations de rendement. Les inquiétudes qualitatives sont très importantes, notamment celles portant sur les PS. En conséquence, l’écart de prix s’est de nouveau creusé cette semaine entre les prix meuniers et les prix fourragers (15 €/t contre 12 €/t la semaine dernière).

Cette situation suscite plusieurs interrogations en ce qui concerne les exportations de la France vers les pays tiers que nous prévoyons d’ores et déjà en nette baisse par rapport à celle de 2015-16.

Les orges dans le sillage du blé

Les orges suivent le mouvement avec des rendements dégradés et des qualités médiocres (PS et calibrage). Les prix des orges fourragères augmentent de 4 à 5 €/t par rapport la semaine dernière (à 135 €/t rendu Rouen). Ceux des orges brassicoles d’hiver gagnent encore plus (+9 €/t à 167 €/t Fob Creil). En revanche, on note un affaissement des valeurs brassicoles de printemps (–7,50 €/t à 185,50 €/t Fob Creil).

Du côté du maïs, le marché mondial cède encore du terrain (–3 à 4 $/t pour les maïs américains et argentins) en raison de conditions climatiques plutôt clémentes jusqu’à maintenant aux États-Unis. Au total, les prix des maïs américains ont abandonné plus de 20 $/t depuis la mi-juin, mais la phase de pollinisation n’est pas encore passée et les opérateurs restent prudents. Les prix européens et français se retrouvent très légèrement impactés par cette baisse du marché mondial (–2 €/t en Fob Rhin pour l’ancienne récolte et –1 €/t en nouvelle récolte à 159 €/t).

Le soja s’effondre

Alors que les conditions climatiques et l’état des plants restent très bons aux États-Unis, le prix du soja perd près de 45 $/t à 387 $/t sur l’échéance de juillet (retour aux niveaux de mi-mai). Comme les stocks mondiaux en fin de campagne vont reculer pour la deuxième année consécutive, certains opérateurs pariaient ces derniers mois sur une sécheresse aux États-Unis, due à La Niña, et donc sur une forte remontée des cours. Pourquoi ? Parce que le marché mondial sera très dépendant des volumes américains d’ici à mars 2017. Néanmoins, ce pari semble tourner court, ce qui entraîne une vague de dégagements vendeuse.

Au Canada, les conditions apparaissent aussi très bonnes pour les cultures, laissant entrevoir de bons rendements en canola. Il est à noter que les exportations et les utilisations intérieures n’ont pas ralenti au mois de juin, ce qui suggère une récolte de 2015 supérieure aux estimations précédentes. Et donc des disponibilités additionnelles pour la campagne qui commence. Par ailleurs, les toutes premières coupes en Ukraine sont encourageantes pour le rendement.

Plusieurs bateaux canadiens sont arrivés récemment dans l’Union européenne (UE), qui aura bien besoin des disponibilités mondiales alors que la récolte va reculer, et que les inquiétudes persistent sur les dégâts causés par le mauvais temps en Europe de l’Ouest. En France notamment, plusieurs bateaux du Canada et de Roumanie (dont la récolte devrait être élevée) arrivent ou sont attendus dans les ports (Rouen principalement), ce qui pèse sur les prix hexagonaux cette semaine.

En effet, le colza repart à la baisse cette semaine, perdant environ 6 €/t sur le physique (rendu Rouen comme Fob Moselle), et encore plus sur Euronext (–10,50 €/t à 350 €/t). Le prix canadien est aussi en recul à 369 $/t (proche de 380 $/t la semaine dernière). Néanmoins, malgré cette offre abondante sur le rapproché, la situation s’annonce très tendue au niveau de l’UE. Les prix du colza gardent un potentiel de hausse important, sauf en cas de recul marqué du prix du pétrole (qui s’effrite depuis le Brexit).

Le prix du tournesol est inchangé cette semaine à 380 €/t.

Forte baisse des tourteaux

À la suite du soja, le prix des tourteaux recule d’environ 40 $/t à Chicago (à 408 $/t $/t), revenant là aussi aux cours d’il y a deux mois. Le prix à Montoir recule de manière plus modérée, à 425 €/t (–12 €/t). Le pois n’est pas coté cette semaine (224 €/t la semaine dernière).

À SUIVRE : résultats et qualité des récoltes de céréales, rendement du colza dans l’UE et en Ukraine, conditions climatiques en Amérique du Nord.

Tallage

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