Stratégie de lutte Raisonner la régulation selon le risque de verse
Outre le choix variétal et la fertilisation azotée, les conditions climatiques sont à prendre en compte.
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La verse risque d’entraîner des pertes de rendement et une dégradation de la qualité des grains. L’évolution des pratiques a permis de réduire ce risque, et bien que de fortes disparités régionales subsistent, l’usage des régulateurs baisse. Leur utilisation n’est toutefois pas anodine, puisqu’un mauvais positionnement peut affecter le résultat. Il est donc nécessaire d’adapter le programme en fonction du risque, quitte à faire l’impasse.
Fractionner l’azote
Le premier facteur de prédisposition est le choix variétal. Dans une synthèse d’essais en blé d’hiver, Arvalis montre l’absence de risque de verse pour les variétés résistantes. Pour l’orge d’hiver, l’espèce étant plus sensible, le choix de variétés assez résistantes ne permettra pas de se prémunir totalement. Les semis denses favorisent la verse, mais l’Institut du végétal considère que les pratiques observées aujourd’hui sont bien optimisées.
Concernant la fertilisation azotée, les essais d’Arvalis sur blé montrent un effet significatif d’une dose ajustée et d’un fractionnement en trois apports. « Le fractionnement est un régulateur et un travail doit être fait sur orge d’hiver, dont l’azote est aujourd’hui peu fractionné », souligne Éric Masson, d’Arvalis. L’occurrence de pluies à des stades jeunes, des températures basses, un défaut de rayonnement et une montaison en jours courts sont des facteurs climatiques favorables à la verse, qui s’ajoutent à ceux liés aux pratiques. Enfin, les risques sont réduits pour les sols superficiels à faible potentiel, à l’inverse des sols mal drainés.
Adapter les programmes
En fonction de ces facteurs, la régulation devra être adaptée et l’impasse sera potentiellement envisagée. Les essais de l’institut montrent que l’application d’un régulateur n’entraîne aucun gain de rendement en l’absence de risque de verse. A contrario, les produits semblent inefficaces contre des verses précoces et intenses. À un niveau intermédiaire, Arvalis considère qu’une application bien positionnée est suffisante sur blé, comme sur orge. Quant aux choix du régulateur, peu de différences d’efficacité sont constatées d’un produit à l’autre.
Les conditions d’application des produits doivent être respectées afin de garantir leur efficacité, limiter la phytotoxicité et préserver le rendement. Ainsi, l’utilisation d’un régulateur doit se faire sur une culture en bonne santé et est à proscrire en situation de sécheresse ou de fortes amplitudes thermiques.
Comme le montre le tableau ci-dessous, l’efficacité des produits est conditionnée à des températures minimales et maximales spécifiques le jour de l’application et les trois à cinq jours suivants. « Si les conditions ne sont pas réunies, il est préférable de reporter l’application », conclut Éric Masson.
Charlotte Salmon
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