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« J’additionne les méthodes contre les n « J’additionne les méthodes contre les nématodes à gale »

Dans le Var, Robert Priolo combine différentes pratiques pour lutter durablement contre ces agresseurs, qui causent des dégâts dans les cultures maraîchères du Sud-Est.

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Àdeux pas du front de mer, à Six-Four-les-Plages (83), Robert Priolo cultive 3,5 ha d’espèces maraîchères (tomate, blette, poivron, melon, salade…) en plein champ et sous abris. « Depuis toujours, nous sommes confrontés à la présence de nématodes à gale », explique-t-il. Ces vers microscopiques polyphages du genre Meloidogyne s’attaquent aux racines des plantes et causent de nombreux dégâts : flétrissement des feuilles, dépérissement des plants, baisse des rendements… Selon l’Inra, près de 40 % des exploitations maraîchères du sud-est de la France sont confrontées à ce problème. « Les plantations de tomates, d’aubergines, de poivrons et de melons sont les plus sensibles aux attaques, observe Robert Priolo. Or, il n’existe aucune matière active pour lutter contre ce fléau. »

L’agriculteur combine différentes méthodes alternatives pour s’en affranchir. Tout d’abord, la prophylaxie. « Au moment de la préparation des sols, je débute les travaux dans les parcelles non infestées et je les achève sur celles où j’ai détecté la présence de nématodes, explique-t-il. Je nettoie ensuite les équipements à l’eau. » Ensuite, le choix du matériel végétal. Sur aubergine, tomate et poivron, il utilise uniquement des porte-greffes résistants, à l’instar de Maxifort et d’Emperador. « Nous les couplons à des variétés non-hôtes telles que Mégaline et Swanson dans le cas de la tomate », ajoute-t-il. Il effectue également une rotation au sein de ces cultures - une tomate suivie d’un melon par exemple -­­ et il prend soin d’y positionner des espèces peu sensibles (ail, oignon, mâche, roquette…).

Implanterdes engrais verts

Avec l’Inra, il a testé, entre 2012 et 2015, l’implantation d’engrais verts à effet nématicide sur une parcelle de 250 m² sous serre, divisée en deux. « Nous avons semé du sorgho fourrager Piper dont les racines piègent les nématodes, et des piments résistants. » Les semis ont eu lieu au printemps à raison de 25 kg/ha pour le sorgho et de 12 plants/m² pour les piments. Le sorgho a été broyé et enfoui dans le sol au bout d’un mois, les piments après trois mois. Conjugués aux autres méthodes mises en place, ces engrais verts ont permis d’éliminer durablement les agresseurs.

« Aujourd’hui, nous continuons à semer du sorgho Piper lorsque nous détectons la présence de nématodes dans nos plantations sous serre », expose Robert Priolo. Il effectue un premier semis en mai, puis répète l’opération en juin et juillet pour encadrer le cycle de reproduction du parasite. Le coût est de 1 €/m². Il a en revanche abandonné la solution des piments résistants. « C’est une plante dont le cycle végétatif est long, commente l’agriculteur. Entre la pousse et l’enfouissement, elle mobilise la serre six mois de l’année, occupant ainsi la place d’une autre culture légumière. »

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