Sols : penser au diagnostic terrain Sols : penser au diagnostic terrain
Tirer le meilleur parti de ses sols passe par une connaissance fine de leurs composantes physiques, chimiques, mais également biologiques.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les analyses de sols complètes, avec un historique long, demeurent une base de travail incontournable pour comprendre l’origine d’un problème cultural. « Cette base est nécessaire, mais elle doit être complétée d’une connaissance des pratiques culturales et d’un diagnostic sur le terrain, explique Joël Moulin, pédologue à la chambre d’agriculture de l’Indre. Le passage du labour au semis direct, par exemple, induit des modifications de structure, de pH, de teneur en matière organique, voire de concentration en éléments minéraux sur le premier horizon. »
Distinguer les matières organiques
Muni de quelques outils simples comme une bêche et une tarière, mais aussi de fioles d’eau, d’acide et d’eau oxygénée, le pédologue commence par prélever une motte de terre sur les quinze premiers centimètres. « La facilité ou non d’enfoncer l’outil est une première information sur l’état éventuel de compaction, poursuit Joël Moulin. Ensuite, la prise en main d’une motte permet d’en apprécier la friabilité. Nous testons sa porosité en versant dessus un peu d’eau, pour vérifier si elle pénètre via les galeries de vers de terre, par exemple, ou si, à l’inverse, elle la contourne. Précisons que pour que le test soit fiable, la motte doit être réhumectée. »
Avec le calcaire, la matière organique est un élément essentiel de la stabilité structurale. Sur le terrain, le contrôle s’effectue à l’aide d’eau oxygénée, concentrée à 110 volumes, versée sur une motte de terre. Ce test est intéressant, car à la différence des analyses, le pédologue peut distinguer les deux types de matière organique : labile et humus stable.
« Si la composante labile– c’est-à-dire les matières organiques fraîches issues de la décomposition de résidus végétaux – domine, le bouillonnement est fugace et intense, précise Joël Moulin. A contrario, si la réaction est plus lente et si elle se prolonge, la matière organique stable domine. Or, c’est cette fraction qui permet un meilleur stockage de l’eau, facilite le travail du sol dans les argiles et va de pair avec une bonne activité biologique. »Il y a quelques années encore, la composante biologique des sols était totalement ignorée. Cette donnée est désormais considérée avec plus d’attention.
Avant même d’utiliser la bêche,l’observation de la surface du sol permet de repérer les turricules des vers de terre. Plus de cinq pour 50 cm² révèlent une population dynamique. « Si, à l’extraction d’une motte, on découvre deux à trois vers de terre, c’est bon signe, commente Joël Moulin. De même, nous devons repérer rapidement trois à quatre conduits par face. » D’autres animaux, les collemboles par exemple, sont aussi à rechercher, mais cette fois à la loupe. Ces arthropodes jouent un rôle essentiel dans la régulation de la microflore du sol et la disponibilité des éléments minéraux (N P K) pour les végétaux.
[summary id = "10021"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :