« Moins d’intrants grâce à la vie du sol « Moins d’intrants grâce à la vie du sol »
Dans le pays de Caux, Philippe Lattelais parvient à des conduites ultra-économes en orientant ses techniques pour favoriser les micro-organismes du sol.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
«L’essentiel des difficultés que peuvent rencontrer les plantes dans leur partie aérienne, trouve sa cause dans le sol. » C’est avec cette conviction chevillée au corps que Philippe Lattelais, installé depuis trente ans, et à la tête de 180 ha de cultures et de prairies temporaires à Bourdainville, dans le pays de Caux en Seine-Maritime, conduit son exploitation depuis de très nombreuses années. Sa bêche le suit partout, il observe beaucoup et sans cesse ce qui se passe dans les vingt premiers centimètres.
Une approche gagnante à en croire les très faibles niveaux d’intrants mis en œuvre dans une rotation à 65 ha de blé, 25 ha d’orge, 20 ha de colza, 20 ha de lin-fibre, 20 ha de pommes de terre, 5 ha de maïs et encore 30 à 35 ha de prairies temporaires.
« En accord avec mes observations de terrain et les analyses de sol, je ne réalise plus de fertilisation phospho-potassique sur une grande partie de l’exploitation, et je pratique de fortes réductions de doses d’azote. À titre expérimental, sur les parcelles où j’utilise un activateur de sol et des microorganismes, j’ai réduit les doses de 100 unités en blé et en orge, sans que je constate de décrochage de rendement », insiste l’agriculteur qui estime aussi gagner régulièrement 20 % de consommation de fuel et de temps dans ses travaux du sol grâce à une meilleure structure. « J’ai moins de problèmes de ray-grass et de vulpin résistants. Avec une bonne structure de sol, la plante cultivée redevient compétitive face aux mauvaises herbes. Et je n’ai plus de problèmes d’érosion », soutient le producteur.
Philippe estime ses rendements équivalents à ceux de ses voisins, qui bénéficient aussi des limons profonds du pays de Caux. « J’ai connu des pointes à 120 q/ha en blé en 2015. Cette année, qui a été mauvaise partout, j’ai enregistré 61 q/ha à 74-75 kg/hl de poids spécifique. Je pense que je suis dans une bonne moyenne. »
Activateurs
Le producteur entretient et préserve un capital de vie dans le sol. Il s’interdit presque l’utilisation d’insecticides et d’anti-limaces qu’il juge très pénalisants. « Je gère les limaces par plusieurs déchaumages derrière colza. Je traite mes semences avec des mélanges d’oligo-éléments et j’ai très peu recours aux traitements de type T2 ou T3. Les fongicides sont pénalisants pour les champignons du sol. J’applique des faibles doses, entre 5 et 40 % de celles préconisées, à ultra-bas volumes (25l/ha) avec des adjuvants pour un meilleur contact. Les réductions de doses sont identiques en herbicides. »
Philippe a aussi recours chaque année à une panoplie de solutions naturelles d’activateurs et de micro-organismes qu’il trouve depuis trois ans dans le réseau DirectAgri : « Dans chaque parcelle, je réalise toujours au milieu une bande témoin sans les activateurs. Je constate des améliorations flagrantes vis-à-vis du témoin, avec + 33 % de rendement en matière sèche cette année en maïs ensilage ! »
[summary id = "10021"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :