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En expérimentation Incorporer le lisier au labour pour bénéficier de l’injection en bandes

Un entrepreneur allemand expérimente depuis plusieurs mois la possibilité d’incorporer du lisier en bandes grâce à la charrue au lieu du strip-tiller.

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Incorporer du lisier pendant le labour est une idée qui peut paraître saugrenue. Mais à y regarder de plus près, cela revient à le déposer en bandes, comme lors d’une incorporation au strip-tiller. Si cet outil est encore très peu présent sur les exploitations, ce n’est pas le cas de la charrue, d’où l’idée de Christian Weismann, un étudiant allemand, de fabriquer un prototype en partenariat avec Lemken et de le tester avec l’ETA Hente, basée dans la région de Münster. Cet entrepreneur a récemment ressorti sa charrue pour réduire les passages d’herbicides totaux. Il souhaite abandonner l’itinéraire classique d’apport du lisier avant le labour, car le passage de la tonne matraque trop le sol.

 

La cuve installée sur le relevage avant embarque 1 500 litres de lisier de bovins. Seule une descente a été conservée. © L. Hante

Un corps sur deux

La charrue Juwel 6 corps de Lemken est équipée de trois tuyaux de descente, juste derrière les premier, troisième et cinquième corps. Le lisier est pompé dans une cuve de 1 500 litres, montée sur le relevage avant. La tête de répartition récupérée sur une tonne à lisier, alimentée par une pompe à piston rotatif, délivre le lisier aux injecteurs.

Sur cette charrue à largeur variable, la largeur de travail a été fixée à 37,5 cm (soit 14,7 pouces au lieu de 18 habituellement). Elle est calculée pour que les bandes de lisier correspondent exactement à l’écartement des éléments du semoir monograine Kuhn 8 rangs qui implante ensuite le maïs, soit 75 cm. Afin d’avoir une répétabilité parfaite entre le labour et le semis, le passage de la charrue a été réalisé avec un guidage RTK et en hors-raie.

 

Les incorporateurs sont situés tous les deux corps. L’objectif est de placer les bandes de lisier tous les 75 cm. © L. Hante

Des résultats encourageants

Christian Weismann a comparé le chantier réalisé en incorporation au labour avec une conduite plus classique de passage­ d’une tonne à lisier et d’un enfouisseur à disques quelques jours avant le labour. Dans les deux cas, 20 m3 de lisier de bovins ont été injectés par hectare, le semis a eu lieu trois jours après le labour et il n’a pas été réalisé de fertilisation minérale.

Avant d’effectuer un second apport de lisier, l’étudiant a analysé l’état de la végétation avec le capteur portatif GreenSeeker et des prélèvements de plants. Il a constaté des différences de développement des feuilles et des racines très significatives, en faveur de l’incorporation en bandes avec la charrue. Lors de l’ensilage, le rendement de la partie incorporée en bandes a affiché un rendement de matière fraîche supérieur de 4 t par hectare. L’entrepreneur reconduit cette expérimentation sur la campagne 2021, afin de confirmer ces résultats encourageants. Corinne Le Gall

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