Deux années de semis direct sous couvert Deux années de semis direct sous couvert dans l’Yonne
Les essais menés dans l’Yonne par les Cuma et la chambre d’agriculture montrent que la majorité des semoirs spécialisés en non-labour est capable de passer dans un couvert dense en effectuant un travail de qualité satisfaisante.
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Face à l’engouement pour le semis direct sous couvert, les techniciens machinisme de l’Yonne se sont lancés dans la comparaison des semoirs directs. La première année d’essai en 2014-15 a été réalisée à Venizy, dans la vallée de l’Yonne, sur un couvert particulièrement dense (1,50 m de haut, 3,5 kg de matière verte (MV) au m2, avec des pointes à 4,5 kg), avec dix matériels différents. Le taux de levées finales s’était établi entre 51 et 81 %.
Et puis, l’essai a été reconduit l’année suivante en 2015-16, à Saint-Fargeau en Puisaye, dans des conditions différentes de sol et de climat avec un couvert beaucoup plus modeste (0,30 m de haut et 0,7 kg MV/ha) et des vitesses mieux maîtrisées (entre 5,6 et 7 km/h contre 4 à 18 km/h l’année précédente). Sept outils (pas forcément les mêmes que l’année précédente ont été utilisés. Cette année 2015-16, en présence d’un couvert moins développé, les résultats se sont améliorés : les levées finales se sont réparties entre 70 et 93 %.
À chaque fois, les observations et mesures effectuées jusqu’à la récolte (toujours en cours pour la campagne 2015-16) ont été les suivantes : dose réellement semée, vitesse de travail, profondeur de semis, nombre de grains en surface, qualité (dynamique et levée finale), comptages de pieds en sortie d’hiver, développement des adventices, présence de campagnols.
Différences variables entre dents et disques
Les essais réalisés ont permis de mieux définir les caractéristiques des semis effectués par des matériels à dents ou à disques. Les semoirs à disques pour le semis direct (pression importante sur les éléments semeurs, sans module de préparation du sol) sont ainsi les plus performants pour faire lever les graines (taux de levée finales de 77 à 80 % lors du premier essai en 2014-15), mais ils présentent les pertes de pieds levés les plus élevées en sortie d’hiver (peu de terre fine, problème de fermeture et de rappui de la ligne de semis…). Ces matériels bouleversent peu le sol : les levées d’adventices sont réduites.
Avec une qualité de levée plus variable (entre 55 à 80 % lors du premier essai en 2014-15), les semoirs à dents peuvent ponctuellement concurrencer les semoirs à disques. Après levée, les pertes de pieds sont réduites. De plus, les outils à disques créent davantage de terre fine favorisant ainsi la levée d’adventices.
Le couvert dense est un obstacle
Les écarts se resserrent entre dents et disques en fin d’hiver. Début 2015, avec respectivement 64 et 65 % de pieds restants par rapport aux grains semés, les semoirs à dents étaient très proches des semoirs à disques. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec la solution semis direct sur couvert broyé avant passage du semoir Väderstad Seed Hawk 400 C, confirmant qu’il faut également envisager le couvert comme un obstacle. Selon sa nature et son développement, l’intérêt d’un broyage préalable est à étudier. « Les essais réalisés permettent de mieux prendre position face à la question « dents ou disques », note Richard Wylleman, conseiller agro-équipement de la chambre d’agriculture de l’Yonne. Mais il serait réducteur de ne poser le problème qu’en ces termes. D’autres critères doivent être pris en compte dans le choix du semoir. Ces outils spécialisés représentent des investissements conséquents et leur réglage est capital. »
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