Associer des légumineuses avec des tournesols bio
Contrôle des adventices, restitution azotée, impact sur le rendement : des essais de Terres Inovia conduits en 2023 et 2024 sur différents types de sols permettent de mieux connaître les impacts d’une association entre tournesol et légumineuses en systèmes biologiques.
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Les intérêts potentiels de l’association sont connus en termes de protection (réduction de la battance et de l’érosion) et de l’amélioration de la fertilité du sol. Mais l’impact de l’introduction d’une légumineuse dans un tournesol sur le contrôle des adventices, sur la restitution azotée et sur le rendement de la culture le sont moins. Deux essais menés par Terres Inovia et ses partenaires (Chambres d’agriculture des Ardennes et de Haute-Marne) sur des sols différents, apportent des éclairages nouveaux sur la question.
Sols profonds et superficiels
En 2023 dans les Ardennes, le tournesol et les différents couverts (luzerne à 750 g/m², fenugrec à 135 g/m², lentille à 125 g/m²) avaient été semés le même jour (le 19 avril) sur des sols assez profonds. Deux binages avaient été effectués, les 26 mai et mi-juin, contribuant au faible enherbement de l’essai. La biomasse du couvert au 26 juillet avait été évaluée entre 1,70 tMS/ha (lentille) et 2,44 tMS/ha (luzerne), soit une restitution potentielle d’azote de 31 à 50 unités/ha pour la culture suivante selon la méthode Merci.
En revanche, l’impact du développement des couverts sur le rendement du tournesol avait été négatif : –12,5 q/ha pour le couvert de lentilles, –19,9 q/ha pour le fenugrec, –25,5 q/ha pour la luzerne. « La baisse de rendement plus marquée pour les associations avec fenugrec et avec luzerne s’explique par les dégâts causés en début de cycle sur les pieds de tournesol », précise Benjamin Delhaye, ingénieur de développement à Terres Inovia.
Gains de rendements en année humide
En 2024 en Haute-Marne, Terres Inovia a renouvelé l’essai sur des sols argilo-calcaires superficiels et moyens avec une diversité accrue de couverts : trèfle blanc à 500 g/m², trèfle incarnat à 250 g/m², luzerne à 500 g/m², trèfle violet à 500 g/m² et fenugrec à 160 g/m². Un premier binage a été réalisé le 10 juin. Les premières modalités ont été semées immédiatement après, à la volée. Elles ont été suivies d’un passage de herse étrille.
Les trèfles se sont les mieux développés, couvrant le sol jusqu’à 90 % avant la récolte du tournesol. Le développement des couverts a varié selon les légumineuses utilisées, ce qui a impacté les restitutions d’azote à la culture suivante. Celles-ci ont été estimées entre 0 (fenugrec) et 11-13 unités/ha (trèfles).
En cette année humide, les couverts n’ont pas eu d’impact négatif ni sur le peuplement, ni sur la hauteur du tournesol, ni sur les rendements. Au contraire, une tendance positive a été établie : alors que le rendement du témoin s’établissait à 16,8 q/ha, celui du tournesol associé aux légumineuses variait entre 18,8 q/ha (fenugrec) et 20,9 q/ha (trèfle blanc). « Ces résultats, souligne Benjamin Delhaye, doivent être nuancés car l’année 2024 particulièrement pluvieuse a limité la concurrence directe des couverts avec le tournesol ».
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