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Améliorer la structure du sol grâce au prébuttage

Obtenir une biomasse importante du couvert sur butte en interculture permet une bonne structuration du sol (ici mélange de trèfle incarnat, vesce velue, fèverole, avoine rude).

En pommes de terre, l’implantation d’un couvert sur buttes à l’automne limite l’impact du tassement des sols.

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Différents essais sont menés dans les Hauts-de-France pour tester la technique du prébuttage en parcelle de pommes de terre, qui consiste à semer le couvert dans des buttes. Ce dernier est implanté à la mi-août souvent après un déchaumage, décompactage et un passage de herse rotative puis les buttes sont formées en suivant.

« La réussite de la technique passe par le choix du couvert et sa gestion », explique Pierre Lachéré, référent en préservation des sols chez Unéal. La coopérative est partenaire des essais mis en place par AgroTransfert depuis 2020 à Bucquoy (Pas-de-Calais), dans le cadre du projet Sol Dephy 2.

« Il faut des espèces faciles à détruire et pas gênantes pour utiliser les machines », complète-t-il. Mieux vaut donc éviter des plantes générant des plateaux de tallage comme les graminées, et préférer des légumineuses et des crucifères.

La densité du couvert peut être majorée lors du semis car les graines sont parfois trop en profondeur dans la prébutte, entraînant des pertes de pieds. « Pour réduire la biomasse, il est possible d’utiliser le broyeur à fanes en février, explique Pierre Lachéré. Mais la destruction chimique au glyphosate est incontournable pour éliminer correctement le couvert. » Il conseille de le laisser le plus longtemps possible, quasi jusqu’à un mois environ avant la plantation.

Meilleure porosité

« Dans les essais, il n’y a pas d’écart significatif en termes de rendement par rapport à une conduite avec labour ou en technique culturale simplifiée », détaille Pierre Lachéré. Mais on observe un moindre tassement des sols. Un résultat obtenu également dans les essais conduits par Arvalis sur la plateforme Syppre d’Estrées-Mons (Somme).

« Le fait de ne pas affiner la terre et de laisser les couverts restructurer verticalement les sols réduit les tassements, constate Solène Garson, ingénieur régional en pomme de terre chez Arvalis. Cela permet d’avoir une meilleure macroporosité, d’améliorer la rétention et l’infiltration de l’eau. » En agriculture de conservation, sur non-labour, le ressuyage est plus lent et les plantations sont plus tardives qu’en labour. Le fait de réaliser l’implantation du couvert sur prébuttes limite ce phénomène.

« Bien que l’idée initiale soit de planter en direct dans les prébuttes restructurées par le couvert, les aléas climatiques engendrent des buttes trop compactes pour cela, souligne-t-elle. Par exemple, sur Syppre, nous devons les détruire et les refaire à la plantation. » Mais au total, « il y a deux ou trois passages en moins que pour une plantation classique, remarque Pierre Lachéré. Il faut toutefois être prêt dès la moisson pour réaliser le chantier. » Et d’insister : « Pour réussir cette technique, il convient d’avoir une terre déjà bien pourvue en matière organique pour dynamiser la vie du sol. Sans ça, difficile d’avoir tous les effets escomptés. »

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