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Les bénéfices des couverts avant tournesol sont à l’étude

La réussite d'un couvert dépend également de sa destruction, à maîtriser pour ne pas pénaliser l’implantation du tournesol, souligne Matthieu Loos, de Terres Inovia.

Érosion des sols, résistance au déficit hydrique ou pression des graminées, les instituts cherchent à objectiver les effets de la couverture du sol avant l’implantation du tournesol.

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Dans le Lauragais, près de Toulouse, une plateforme d’essais de couverts avant tournesol a été mise en place en 2022-2023, dans le cadre d’un réseau « Syppre » (1) d’agriculteurs cherchant à limiter l’érosion de leurs sols, fréquente dans la région. Les premiers enseignements ont été présentés le 13 mars par Terres Inovia.

Globalement, les essais démontrent un effet immédiat des couverts sur la stabilité structurale du sol malgré leur absence sur la vingtaine d’années passées : faisant suite aux orages des 15 mai (17 mm au stade B4-B6 du tournesol) et 14 juin (70 mm au stade E1), aucun phénomène érosif n’a été constaté sur les trois premières modalités, dont les biomasses étaient les plus importantes (2,24 à 3,03 tMS/ha), contrairement aux deux autres (voir le tableau).

Un indice de santé des sols prenant en compte le cycle des nutriments, la dynamique du carbone ainsi que le maintien de la structure a par ailleurs été mesuré trois jours avant le semis du tournesol. M4 se voit attribuer le meilleur score, malgré une biomasse inférieure à M6 et M7. Ces dernières sont au même niveau en dépit de leur mode d’implantation différent. Quant à M8, « l’implantation à l’automne avec fissuration et faible production de biomasse ne semble pas mieux fonctionner que le témoin sur chaumes », constatait Clémence de Saintignon, ingénieure à Terres Inovia.

Stress hydrique

À Toulouse, dans le cadre d’une thèse (2), est étudiée l’influence de l’azote libérée par les résidus de cultures intermédiaires sur les réponses du tournesol au stress hydrique. « Dans des expériences semi-contrôlées, utilisant la plateforme de phénotypage Heliaphen, dédiée au tournesol, nous avons testé les impacts du déficit hydrique sur les stades végétatifs et post-floraux de quatre variétés de tournesol en pots, dans lesquels des résidus de [couverts] de seigle ou de vesce avaient été incorporés avant l’ensemencement », explique Lucie Souques dans une publication scientifique parue dans la revue European Journal of Agronomy.

La doctorante en agronomie y conclut que les résidus de couverts ont atténué l’impact du déficit hydrique « pendant la croissance végétative avec des différences variétales, mais pas pendant le développement des graines ». Dans des conditions bien arrosées, les résidus de vesce ont augmenté la croissance et la productivité du tournesol.

(1) Arvalis, Terres Inovia et ITB. (2) Partie d’un projet Carnot Plant2Pro (regroupe 19 organisations dont l’Inrae, Arvalis et Terres Inovia).

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