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La Coordination rurale ne compte pas relâcher la pression

Un bruyant cortège de tracteurs a traversé le centre-ville de Rennes le 25 janvier 2024 à l'occasion d'une manifestation organisée par la Coordination rurale.

La Coordination rurale a organisé un important rassemblement à Rennes le 25 janvier 2024. Une démonstration de force avant les annonces attendues du Premier ministre.

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Pour cette journée du 25 janvier 2024, le syndicat de la Coordination rurale a souhaité marquer le coup. Accompagnés de plusieurs dizaines de tracteurs, les adhérents du grand ouest se sont réunis à Rennes au pied de la préfecture régionale. L’occasion de redire l’exaspération qui règne au sein du mouvement. Moïse Blin, éleveur laitier installé en 2018 résume l’état d’esprit de ses collègues. « On veut exprimer un ras-le-bol. On travaille 70 heures par semaine pour le Smic, ce n’est pas normal », souligne-t-il. Comme entendu dans de nombreuses manifestations ces derniers jours, l’éleveur regrette de ne pas bénéficier du plein fruit de son travail. « Le marché est complètement libéralisé et dérégulé. Au profit des acheteurs et revendeurs », se lamente-t-il.

Les réglementations fustigées

Frédéric Peigné, éleveur laitier lui aussi mais en Ille-et-Vilaine est surtout présent pour protester contre la charge administrative et les contrôles.  « Plus ça va, plus il est difficile de faire quelque chose. C’est de la paperasse et des gens de bureau qui nous commandent et qui n’y connaissent rien », conclut-il.

La question de la simplification est aussi abondée par Patrice Bétard, céréalier et éleveur de porcs venu de Vendée pour l’occasion « Les règlements sont de plus en plus drastiques. Tous les organismes de l’État s’en donnent à cœur joie mais nous, on n’en peut plus. Il faut nous faire confiance mais aujourd’hui l’État ne nous fait pas confiance », juge-t-il.

Cette mobilisation généralisée, Patrice Bétard l’avait sentie monter il y a plusieurs semaines. « Nous avons commencé à manifester dès le début décembre car on sentait monter la grogne après les annonces faites sur le GNR. Il était inconcevable de valider les accords de la FNSEA avec l’État sur une compensation fiscale inéquitable », relate-t-il.

Un mouvement qui va se poursuivre

La présidente nationale de la Coordination rurale Véronique Le Floc’h était elle aussi présente. Après un long entretien avec le préfet et des responsables de la Draaf notamment, elle a assuré que le mouvement ne faiblira pas dans les prochains jours. « Partout en France, ça continue. Même dans des départements où nous avons peu d’adhérents. C’est le signe que la révolte des agriculteurs est lancée et qu’ils veulent obtenir quelque chose » prévient-elle.

L’occasion de redemander des mesures immédiates « Nous voulons une année blanche pour tous les agriculteurs et que tous les dossiers en retard de paiement pour la MHE, la grippe aviaire ou les intempéries soient mis en paiement et sans excès administratif. Nous voulons aussi la détaxation totale du GNR ».

Des passants favorables

Des transporteurs et des pêcheurs s’étaient également glissés dans le cortège qui a avancé en un circuit bruyant dans les rues rennaises. Alors que les véhicules bloquaient une large partie du centre-ville, les passants se sont, pour la plupart, montrés favorables au mouvement. C’est le cas de Nicolas : « Je crois qu’il s’agit d’une cause juste, donc c’est normal de les soutenir. Je n’habite pas loin alors j’ai décidé de venir. Il faut que le gouvernement les écoute ».

Les applaudissements le long du cortège de tracteurs n’étaient d’ailleurs pas rares.

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