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Contre les ZNT La Coordination rurale sensibilise les citoyens

Pour montrer son désaccord avec les ZNT, la Coordination rurale veut aussi sensibiliser le grand public au fait que les phytos, bien utilisés, sont moins dangereux que les vapeurs d’essence par exemple.

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Une trentaine d’agriculteurs de la CR se sont retrouvés ce 12 février 2020 aux abords de la station-service du Leclerc de Neuville-Saint-Amand, proche de Saint-Quentin (Aisne). Ils ont distribué des tracts aux automobilistes pour leur expliquer qu’ils prenaient plus de risques en faisant le plein d’essence qu’en habitant le long d’une parcelle agricole.

L’essence plus dangereuse que les produits phyto

En effet, selon Bertrand Nouillon, animateur CR pour les Hauts-de-France, « le carburant sans plomb est classé cancérigène mutagène reprotoxique (CMR), classement le plus dangereux alors que la dangerosité de nos produits phytopharmaceutiques pour les riverains n’est pas prouvée ». À titre de comparaison, le glyphosate a été classé « cancérigène probable (classe 2) » par le Circ et « non cancérigène » par l’Anses et toutes les autres agences de santé et de sécurité.

 

À lire aussi :Le glyphosate est-il cancérigène ? (DecodAgri)

Voir aussi :Manifestation contrer les ZNT : « On ne lâchera pas ! » (07/02/2020)

 

La CR précise qu’il serait normal que l’on prenne plus de précautions pour approvisionner le réservoir d’une voiture que pour traiter un champ en bordure de zone habitée. « Si le glyphosate, c’est 3 mètres, alors l’essence, c’est bien plus ! » Or c’est l’inverse qui se passe.

 

Agriculteurs rassemblés devant la station à essence. © Bertrand Nouillon/Coordination rurale

L’État s’en prend toujours aux mêmes

Selon la CR, l’essence représente 80 millions de tonnes, à comparer aux 50 000 tonnes de pesticide, dont 25 % de produits bio. « Qu’est-ce que fait l’État pour lutter contre la dangerosité du secteur pétrolier pour ses consommateurs ? Rien ! » alerte la Coordination rurale, pour qui le gouvernement fait du dénigrement agricole. « Il préfère se concentrer sur nous, agriculteurs, nous montrer du doigt, nous qui utilisons des produits soumis à des homologations strictes et en constante évolution, nous qui sommes pourtant formés à utiliser ces produits dans des conditions réduisant les risques à zéro. »

Suppression pure et simple du décret

Tracteur présentant les revendications de la Coordination rurale. © Bertrand Nouillon/Coordination rurale

La Coordination rurale ne demande pas de moratoire mais la suppression des ZNT. « Nous n’utilisons que des produits homologués. Dans le processus d’homologation, le risque humain est déjà pris en compte », explique Bertrand Nouillon. Cependant, il prône l’usage du bon sens dans le choix des horaires de pulvérisation. « On ne va pas traiter alors que les voisins sont susceptibles de prendre l’apéro sur leur terrasse. Mais l’interdiction pure et simple, c’est aberrant. »

 

La CR envisage cependant d’améliorer la pulvérisation sur arboriculture en équipant les pulvérisateurs de panneaux récupérateurs car la hauteur de traitement est plus importante.

 

Voir aussiZNT, la CR attaque l’arrêté en justice (12/02/2020)

 

Distribution des tracts à la station-service du Leclerc de Saint-Quentin par les agriculteurs de la Coordination rurale. © Bertrand Nouillon/Coordination rurale

 

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