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La santé financière des coopératives céréalières « se fragilise »

« La période est compliquée » pour le secteur des grains, estime Antoine Hacard, le président de la section des métiers du grain de La Coopération Agricole.

Campagne après campagne, les fondamentaux financiers des coopératives spécialisées dans le grain sont mis à mal. Et ce n’est pas en 2024 que la situation s’améliorera, la France ayant connu une de ses pires récoltes.

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Les fondamentaux financiers des coopératives spécialisées dans le grain « se fragilisent depuis plusieurs campagnes ». C’est le constat que dressent le Haut-Conseil de la Coopération Agricole (HCCA) et La Coopération Agricole métiers du grain dans le dernier observatoire économique et financier « spécial filière des grains ». Basé sur des chiffres de l’année 2023, ce document a été présenté à la presse le 31 janvier 2025.

Il ne faut pas se fier à la hausse du chiffre d’affaires de ces coopératives : 65,7 milliards d’euros en 2023, contre 55,9 milliards d’euros en 2022. Cette progression a été portée « par l’acquisition d’un négoce par une coopérative et par l’inflation sur les prix », précise François Macé, président de la section économique et financière du HCCA.

L'observatoire économique et financier « spécial filière des grains » du Haut-Conseil de la Coopération Agricole (HCCA) et de La Coopération Agricole métiers du grain a été présenté le 31 janvier 2025. (©  Hélène Parisot/GFA)

Hausse des charges

Globalement, « la période est compliquée » pour le secteur des grains, estime Antoine Hacard, président de la section des métiers du grain de La Coopération Agricole. Baisse structurelle des volumes de céréales produites et baisse de la consommation d’engrais et des phytos « impactent les comptes de résultats de nos coopératives ».

En témoigne par exemple le recul de 0,37 point sur un an du ratio résultat net/chiffre d’affaires, qui s’établit à 0,14 % pour l’ensemble des coopératives. Des résultats toutefois très contrastés selon la taille des structures, avec celles sous les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires qui chutent de 0,93 % à –0,19 % quand celles entre 100 et 500 millions d’euros passent de 1,17 % à 0,88 %.

Ces chiffres traduisent « une pression accumulée sur les résultats », dans un contexte de hausse des charges (énergie, fret, main-d’œuvre, emballages…) et d’érosion des marges, estime l’observatoire. Et ce n’est pas en 2024 que la situation s’améliorera, la France ayant connu une de ses pires récoltes.

Mettre en commun

Pour regagner en compétitivité en allant « chercher des centimes », « il faut que nous continuions à coopérer pour être en capacité de mettre en commun un certain nombre d’outils », estime notamment Christoph Büren, président du conseil d’administration de Vivescia. Il appelle également les coopératives à réfléchir à des « hubs logistiques pour regrouper leurs moyens » au niveau des chargements fluviaux et ferroviaires.

Le plan « Infrastructures 2030 » doit permettre aux coopératives céréalières françaises de gagner en résilience en modernisant les infrastructures de stockage des grains. Mais l’observatoire l’assure : il nécessitera « un accompagnement financier et un soutien actif des pouvoirs publics ».

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