Le renouvellement des générations est aussi un enjeu pour les Cuma

Les Cuma, coopératives d’utilisation des matériels agricoles, n’échappent pas au défi du renouvellement des générations. Dans le Grand Ouest, deux agriculteurs sur trois sont adhérents d’une Cuma. Historiquement, le modèle a reposé sur un binôme bénévole, composé du président et du trésorier. Aujourd’hui, les candidats à la prise de responsabilités ne se bousculent pas au portillon.

S'adapter à de nouveaux enjeux

Les fermes se sont agrandies, les exploitants agricoles sont moins nombreux et ont peu de temps. Ils aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et privée. « Les Cuma doivent s’adapter à ces nouveaux enjeux. Il y va de leur avenir », affirme Laurent Guernion, président de la fédération régionale des Cuma de l’Ouest, producteur de lait et légumes à Hillion (Côtes-d’Armor).

C’est pourquoi la FRCuma de l’Ouest a lancé une vaste étude sur l’engagement des agriculteurs. « Un questionnaire ayant recueilli 350 réponses a permis de déterminer quatre profils : les engagés (43 % de l’échantillon) très investis, les impliqués (38 %) participant aux décisions d’investissement, les passifs (12 %) utilisant les services, et les désengagés (7 %) recourant seulement à des matériels spécifiques », détaille Célia Coquet, doctorante qui prépare une thèse à ce sujet.

Quelle gouvernance demain ?

« Premier enseignement, les Cuma restent des structures de proximité où les agriculteurs s’investissent encore, se satisfait Laurent Guernion. Ce travail nous invite à réfléchir à la manière d’intégrer les profils les moins engagés et d’accompagner la prise de responsabilité. »

Sur le terrain, les Cuma se regroupent, on trouve déjà des assistants administratifs pour soulager les tâches administratives, des chefs d’équipe pour animer le collectif des salariés… La poursuite de l’étude, fondée sur des entretiens dans 14 Cuma, contribuera à mettre en avant des leviers d’action. « Cette démarche interroge aussi sur le mode de gouvernance de demain », conclut Laurent Guernion.