Betteraves Cristal Union projette de fermer deux sucreries
La coopérative annonce à son tour, après Saint Louis sucre il y a deux mois, « la mise à l’étude du projet de fermeture des sites de Bourdon (Puy-de-Dôme) et de Toury (Eure-et-Loir) ainsi que du projet d’arrêt partiel de l’activité de conditionnement du site d’Erstein (Bas-Rhin).
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Ce projet a été présenté le 17 avril 2019 par courrier à l’ensemble des agriculteurs coopérateurs du groupe, ainsi qu’aux salariés lors d’une réunion du comité central d’entreprise. La rumeur sur ces fermetures circulait depuis plusieurs jours. Le projet a été validé le 18 avril par le conseil d’administration de Cristal Union. Au total, plus de 300 emplois seraient en jeu.
Impact sur le bassin betteravier auvergnat
Si le projet se concrétise, les deux usines fermeraient dès 2020. Pour Bourdon, la seule sucrerie de la partie sud de la France, l’impact agricole est majeur. En effet, 450 planteurs sont concernés (4 800 ha en 2019). La sucrerie de Bourdon avait fusionné en 2011 avec Cristal Union, mais en traitant seulement 4 000 tonnes de betteraves par jour, elle est loin des « standards en termes de production industrielle en Europe, explique Olivier de Bohan, le président de Cristal Union. Nous sommes donc obligés de prendre des solutions radicales au risque d’affaiblir tout le groupe. »
Pas de perte de planteurs à Toury
Concernant la sucrerie de Toury, « il n’y aura pas de pertes de planteurs, précise le président. Les betteraves seront transformées dans les autres usines de Cristal Union, c’est-à-dire Pithiviers, Corbeilles et même Arcy-sur-Aube, avec des durées de campagne allongées jusqu’à 120 jours. » L’intégralité des surfaces serait donc maintenue.
Pour Erstein, seule l’activité de conditionnement serait touchée, le bassin de production de betteraves ne disparaît donc pas en Alsace.
Pérenniser l’activité globale du groupe
« L’objectif est de pérenniser l’activité globale du groupe à l’avenir », soutient Olivier de Bohan, qui insiste toutefois : « Nous ne sommes qu’au début du processus. » L’étude de ces fermetures intervient alors que « Cristal Union présente des résultats négatifs pour l’exercice clos le 31 janvier 2019, en dépit des mesures concrètes déjà prises par la coopérative, comprenant entre autres la fin du système de prix de betteraves garantis et la réduction des investissements, est-il écrit dans le courrier adressé aux planteurs. La plupart des acteurs sucriers européens ont d’ores et déjà annoncé que leurs résultats 2018-2019 seraient négatifs et qu’il fallait s’attendre à des pertes importantes. »
La coopérative se dit contrainte d’étudier ces mesures « face à un marché déprimé touchant l’ensemble du secteur sucrier européen et en l’absence de mesures de soutien spécifiques de l’Union européenne ».
Recherche de solutions alternatives
Et d’ajouter : « Cristal Union s’engage à présent dans un processus de recherche de repreneurs et de solutions alternatives à la fermeture de ces sites ». « Une équipe dédiée va être mise en place au sein de la coopérative pour étudier ces solutions alternatives, notamment à Bourdon », détaille Olivier de Bohan.
Pour la CGB, Confédération générale des producteurs de betteraves, le projet de fermeture de ces deux nouvelles usines est « un coup rude », « notamment à Bourdon car il y aura une perte de planteurs ». Pour Franck Sander, président du syndicat, « c’est surtout l’illustration que c’est la filière française qui fait les frais de la sortie des quotas. On sort juste des quotas, et après une année difficile, on va déjà fermer des usines. Je pensais que le secteur avait une plus solide capacité de résistance. »
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