Au Royaume-Uni, des contrats tripartites Au Royaume-Uni, des contrats tripartites face à la crise du lait
Depuis une dizaine d’années, des enseignes de grande distribution proposent des contrats alignés sur le coût de production des éleveurs britanniques. 15 % en bénéficient.
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«Si je n’avais pas de contrat avec un supermarché, j’aurais changé de métier ! » Éleveuse à Wenvoe, dans le sud du Pays de Galles, Abi Reader possède 190 vaches holsteins et shorthorns. Leur lait approvisionne les rayons d’une grande chaîne de supermarchés britanniques, Sainsbury, avec laquelle l’agricultrice a signé, il y a sept ans, ce que les Anglais appellent un « contrat aligné » lui garantissant un prix d’achat supérieur au coût de production.
Face à la crise du lait, depuis une dizaine d’années, plusieurs enseignes britanniques de la grande distribution comme Tesco, Marks and Spencer ou Waitrose jouent la carte des « prix justes » vis-à-vis de leurs producteurs laitiers.
372 € pour 1 000 l
« Nous sommes 278 éleveurs à travailler avec Sainsbury, explique Abi. Nous avons été sélectionnés parce que nous produisions déjà du lait dans la région pour le transformateur Muller, auquel Sainsbury a demandé de choisir des éleveurs partenaires afin de mettre en place un accord tripartite. » Les producteurs sous contrat doivent en contrepartie respecter un cahier des charges (qui diffère selon les enseignes) : pâturage au moins 100 jours par an, alimentation suivie, formation des éleveurs…
Tous les trois mois, un consultant de l’enseigne calcule le coût de production moyen des producteurs, afin d’évaluer le prix du lait. « Actuellement, je suis payée 372 € pour 1 000 litres, pour un coût de production moyen de 340 €. » Les éleveurs sans contrat reçoivent au mieux 300 €, au pire 200 €.
Abi Reader fait partie des 15 % de producteurs laitiers britanniques (environ 1 200 éleveurs) à bénéficier d’un contrat aligné. Les autres sont dépendants des prix du marché. Un déséquilibre d’ailleurs source de tensions. Les banques ont tendance à prêter en priorité aux éleveurs qui ont un contrat aligné, au détriment des autres pour qui la situation est déjà très difficile.
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