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Le marché de la viande de cheval continue de résister

La consommation de viande de cheval est ralentie par le manque d'offres.

La production de viande chevaline, qui a connu un sursaut en 2024, conserve toujours des adeptes et des détracteurs.

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Les abattages d’équins ont légèrement rebondi en 2024. Ils concernent près de 4 000 têtes (1 100 tonnes équivalent carcasse, ou tec). Cela stoppe la dégringolade qui s’est opérée depuis dix ans. En 2014, plus de 17 000 têtes avaient encore transité par les abattoirs pour un volume de près de 5 000 tec. Le travail de promotion engagé par la profession pour relocaliser la production a peut-être porté ses fruits. Cette année encore lors du Sommet de l’élevage, le food truck qui proposait de la viande de cheval, produite et abattue en Auvergne a été bien accueilli par les visiteurs. Les élèves apprentis bouchers du CFA ont profité de cette occasion pour s’initier à la découpe de carcasses de cheval.

La nombre d'équidés abattus en France a rebondi en 2024.

Des prix bas pour les poulains

Sur les marchés, l’ambiance était morose cet automne. À Maurs, dans le Cantal, la date de la traditionnelle foire a été reportée au 20 novembre à cause de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse. « 320 animaux, de trait ou de loisir, étaient présents », indique Roger Condamine, président du comité des foires.

Les prix des poulains, entre 2,20 et 2,50 €/kg vif, n’étaient pas très élevés. Les meilleurs sont partis à 2,60 €/kg vif. Quelques juments grasses se sont mieux valorisées, entre 3,00 et 3,20 €/kg vif. « Il semblerait que la demande du Japon de viande sous vide continue de tirer les prix de ces femelles. Cela risque de réduire encore le cheptel de souche », regrette Roger Condamine.

Le prix des broutards qui s’est envolé ces derniers mois risque aussi de mettre à mal l’effectif de poulinières. Les propriétaires de chevaux de trait, souvent éleveurs de bovins allaitants, pourraient privilégier la production bovine qui rapporte plus, d’autant que la mise à la reproduction des juments est plus difficile.

La demande italienne en baisse

La demande italienne pour nos poulains, qui représente 80 % de nos exportations, perdure mais est en baisse. « Nous sommes concurrencés par la Pologne et l’Espagne », indique Max Dubernard, négociant. Les exportations vers le Japon, qui avaient baissé en 2021, sont reparties à la hausse en 2024, avoisinant 500 têtes.

Les exportations françaises de chevaux vers l'Italie et l'Espagne ont reculé en 2024.

La consommation française, toujours comblée par les importations, a régressé en 2024, mais elle tend à se stabiliser depuis 2020, selon le service statistique du ministère de l’Agriculture. D’après une récente étude menée par l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) et l’Inrae, il existe un potentiel de consommateurs estimé à 15 % de la population française. « S’ils ne mangent pas de viande de cheval actuellement, c’est pour des raisons liées à l’offre : ils n’y pensent pas, n’y ont pas accès facilement, le trouvent trop cher ou s’interrogent sur l’origine du produit », explique l’étude.

Pour Interbev, il existe donc des opportunités de développer la consommation en répondant aux attentes des consommateurs sur la visibilité de l’offre en magasin et en apportant des garanties sur son origine.

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