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Les exportations de broutards vers l’Italie ont repris

Après un coup de frein causé par l’apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Italie, les ventes de broutards français de l’autre côté des Alpes ont redémarré à la mi-août, tirant les prix à la hausse.

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Les cours des broutards ont repris des couleurs, malgré les craintes consécutives à l’arrivée de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en France, mais aussi en Italie. La zone au nord de la Botte et ses nombreux ateliers d’engraissement de jeunes bovins sont restés bloqués 45 jours après la découverte du premier foyer à la fin de juin. Impossible à partir de ce moment pour les engraisseurs italiens, d’importer des broutards.

« Nous avons perçu un climat de prudence qui s’est tout de suite ressenti dans les prix, se souvient Jérôme Chartron, responsable des ventes au marché de Châteaumeillant (Cher). Mais il n’y a pas eu d’effondrement des cours. » En juillet, le marché espagnol a pris le relais, compensant l’absence des Italiens aux achats. La demande ibérique semble désormais se stabiliser.

Bilan, sur le marché au cadran de Châteaumeillant, la cotation des broutards U de 400-450 kg s'affichait à 5,93 € la semaine du 30 juin, puis à 5,60 € celle du 7 juillet. Avec la récente réouverture du marché italien, elle est repartie à la hausse pour atteindre 6,05 € le 25 août. « Globalement, les cours sont plutôt historiques, constate-t-il. En 26 ans, je n’ai jamais connu ça. »

Réapprovisionnement en cours

Même constat à Moulins-Engilbert (Nièvre), où Martial Tardivon, chef des ventes, observe « une augmentation des prix des broutards dans toutes les catégories. Même pour les animaux les plus légers. » Entre le 5 et le 19 août 2025, les cotations des mâles ont augmenté de 15 à 30 centimes selon les catégories, et celles des femelles de 10 à 12 centimes.

Sur ce marché, le cours moyen des charolais de 350-400 kg atteignait 6,12 € le 24 juin dernier. Il a reculé jusqu’à 5,60 € durant la première semaine de juillet, avant de rebondir à 6,17 € le 19 août. « Durant les 45 jours d’interdiction de mouvement [en Italie], les engraisseurs locaux ont continué d’abattre leurs jeunes bovins », reprend Martial Tardivon. Il y a donc, sur cette fin d'août, un léger appel d’air pour réapprovisionner les élevages vides, mais l’offre est limitée.

Recul des naissances

« Nous manquons de bétail, poursuit Martial Tardivon. Les conséquences [de l’épidémie de] fièvre catarrhale ovine (FCO) [qui a sévi] l’an dernier commencent à se voir. Rien que dans la Nièvre, il manque 10 000 naissances cette année. » Ce qui, selon lui, accentue le déséquilibre entre l’offre et la demande cette année. À Châteaumeillant aussi, l’offre n’est pas débordante, selon Jérôme Chartron. La saison ne fait que commencer. Les acheteurs privilégient les animaux lourds pour exporter vers l’Italie. « Ceux de plus de 420 kg, ajoute-t-il, tandis que deux en dessous de 300 kg restent plutôt en France. »

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