Les cours de la viande bovine à des niveaux élevés en 2023
Le repli de l’offre de viande a permis de maintenir les cours des bovins à des niveaux relativement hauts en 2023, et ce, en dépit du contexte inflationniste qui a freiné à la fois la consommation et les échanges extérieurs.
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En 2023, les cours des gros bovins (GBEA) restent relativement élevés. Ils ont ainsi évolué de 3,7 % entre la fin de 2022 et la fin de 2023, constate Agreste dans une note de conjoncture annuelle publiée en juillet 2024. Cette hausse des cours a été amorcée en « 2021 du fait de tensions sur l’offre disponible ».
Tension sur l’offre
Plus en détail, les cours de la vache de classe « O » se sont détendus à partir du mois de septembre, en lien avec une hausse des abattages de vaches laitières en Europe. Les cours de la vache de classe « R », soit de type allaitant, se maintiennent davantage.
Les cours des veaux de boucherie progressent jusqu’au dernier trimestre de 2023, « sous l’effet de la baisse du nombre de places dans les ateliers d’engraissement et de coûts de production élevés ». Ils redescendent toutefois en automne, sous leur niveau de 2022, en raison d’une reprise de la demande plus tardive.
Dans un contexte de hausse des prix, les échanges extérieurs et la consommation de viande bovine se contractent en France en 2023, détaille Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note de synthèse publiée à la fin de juillet 2024.
Le recul de l’offre, avec 5,3 % d’abattages de bovins finis en moins sur l’année, maintient les cours des bovins à des niveaux hauts, supérieurs à l’année 2022, alors que les coûts de production s’orientent légèrement à la baisse.
Légère baisse pour les coûts de production
Les coûts de production pour bovins fléchissent quelque peu en 2023 (–3 %), tout en restant élevés. Ils s’étaient envolés en 2022 (+25 % sur un an), rappelle le service de la statistique. Le recul le plus fort concerne les prix des « engrais et amendements » (–25 %), alors que ce poste représente près de 10 % du total des intrants utilisés.
S’ils s’affichent en baisse à partir du mois d’avril, la moyenne annuelle est en hausse pour les prix des aliments pour gros bovins (+2,1 % en 2023).
L’inflation freine la consommation et les échanges
« Après le rebond de 2022, la consommation apparente de viande bovine baisse de 3,7 % en 2023, et de 4,6 % par rapport à la moyenne de 2018-2022. Cette diminution s’inscrit dans un contexte inflationniste général marqué (+12,4 % pour les prix à la consommation des produits alimentaires), malgré le léger ralentissement de la hausse des prix à la consommation des viandes de bœuf et de veau en 2023 (+7,8 %, après +8,9 % en 2022). »
Pour la première fois depuis 2020, les importations de viandes et préparations bovines reculent : –0,6 % sur un an, pour un total de 0,36 million de tonnes-équivalent carcasse (tec). Elles restent cependant élevées par rapport à la moyenne quinquennale (+9,3 %) souligne Agreste, ce qui est fortement lié à la reprise de la restauration hors domicile après Covid, un secteur grand utilisateur de viande importée. Ce sont les importations de viande congelée qui diminuent le plus fortement (–12 %), alors qu’elles représentent 27,8 % des importations totales de viande bovine.
Le déficit commercial se creuse
Les exportations de viande bovine française, qui représentent 0,22 million de tonnes, se replient également, et de manière plus marquée (–11,3 % sur un an) que les importations. Leur fléchissement concerne la quasi-totalité des partenaires commerciaux de la France, à commencer par l’Italie (–7,7 %), l’Allemagne (–6,4 %) ou encore la Belgique (–14,3 %), tandis que la Grèce fait exception (+0,6 %).
Ainsi, les exportations de broutards reculent nettement en 2023 (–7,1 %), résultat de la baisse d’effectifs du cheptel bovin, mais aussi de la hausse des animaux destinés à être engraissés en France. Les moindres disponibilités en broutards contribuent à maintenir les cours. Les ventes à destination de l’Italie, premier partenaire commercial de la France pour les bovins, se réduisent de 4,7 %, tandis que les exportations vers l’Espagne, touchée par la sécheresse, augmentent de 26,3 % sur un an, boostés par les envois de mâles de plus de 300 kg. Enfin, les exportations vers l’Algérie ont chuté, du fait de la fermeture de son marché sur une grande partie de l’année, liée aux restrictions envers la maladie hémorragique épizootique (MHE).
« Conséquence de la baisse plus importante du volume des exportations de viande bovine que celle des importations, le déficit commercial se creuse en 2023 (+2,9 %), après avoir doublé en 2022 ». Il atteint ainsi –149 200 tec, après –145 100 tec en 2022 et –71 200 tec en 2021.
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