La production d’œufs augmente, mais reste insuffisante

15 milliards. C’est le nombre d’œufs de poules pondus en France en 2023. Après une année 2022 marquée par l’influenza aviaire et une baisse de production de 8 %, la filière a repris du poil de la bête. La production a augmenté de 4 % en 2023 par rapport à 2022. Elle reste cependant en retrait de 4,2 % par rapport à 2021.

Sur le plan européen, la France a d’ores et déjà retrouvé sa place de numéro un. Elle produit 14,6 % des volumes, devant l’Espagne et l’Allemagne. Ces chiffres ont été dévoilés par le Comité national de promotion de l’œuf (CNPO) lors d’une conférence de presse, le 18 juin 2024 à Paris.

Retrouver l’autosuffisance

Passé pour la première fois sous la barre des 100 % en 2022, à 97 %, le taux d’approvisionnement est remonté à 99,1 % en 2023. D’après l’Itavi, il devrait continuer à augmenter et pourrait atteindre 99,7 % à la fin de l’année 2024. Pierre-Marie Baudet, président du CNPO, insiste sur « l’importance de repasser au-dessus de la barre des 100 %, un taux négatif constituant une porte ouverte aux importations ».

Les éleveurs craignent en particulier une arrivée massive d’œufs en provenance de l’Ukraine. Déjà, en 2023, les importations venues de ce pays ont bondi de 108 % par rapport à 2022, pour atteindre 50 000 tonnes-équivalent œuf coquille (teoc). Elles pourraient croître encore de 22 % en 2024, à hauteur de 60 000 teoc.

Si l’autoapprovisionnement reste malmené, c’est aussi parce que la demande se renforce. En 2023, les ventes d’œufs aux ménages ont progressé de 3 % par rapport à 2022. Un chiffre qui atteint 5,2 % sur les quatre premiers mois de 2024.

Heureusement pour la filière, 89 % des Français considèrent que l’origine française de l’œuf est un critère de choix important. Une enquête CNPO/CSA montre en effet que pour eux, elle est une garantie de qualité sanitaire et de fraîcheur. C’est donc surtout la restauration hors domicile et le secteur des ovoproduits qu’il faut convaincre de privilégier les œufs produits en France.