La hausse des cours des broutards se poursuit
Le manque de disponibilités perdure sur un marché tendu.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Les prix sont toujoursen hausse, dans quasi toutes les races et conformations, mâles ou femelles », constate Maxime Le Glaunec, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele). L’augmentation saisonnière habituelle est flagrante et « les tarifs atteignent ou dépassent leur haut niveau de 2023 ». Au 17 mars 2024,la cotation du charolais U de 350 kg [comptait] avait gagné 12 centimes en quatre semaines, pour s’établir à 3,61 €/kg vif. À cette date, le limousin E du même poids, était vendu à 3,90 €/ kg vif (+15 centimes par rapport à 2023). Pour sa part, le prix du broutard croisé R de 300 kg a « ralenti sa croissance ». Il a gagné 4 centimes sur les quatre dernières semaines et s’établit à 3,35 €/kg vif. Il reste toutefois 17 centimes au-dessus du prix de 2023. « Seules les charolaises U de 270 kg se stabilisent », constate Maximin Bonnet, agroéconomiste à l’Idele. À 3,40 €/kg, leur cotation dépasse de 3 % celle du 17 mars 2023.
Hausse des mises en place en France
Cette tension sur les prix s’explique en grande partie par la tension sur l’offre (lire l’encadré), ainsi que par la nouvelle destination des animaux. « Les mises en place en France ont été encouragées par les abatteurs pour la production de jeunes bovins », explique Maximin Bonnet. La production française de jeunes bovins allaitants est passée de 623 000 têtes en 2022 à 636 000 en 2023. « Ce sont 13 000 broutards qui ne sont pas partis à l’exportation. Dans un contexte de manque d’animaux, ce n’est pas anodin. »
Du 1er au 28 janvier, 11 000 bovins de type viande de 4 à 15 mois ont ainsi manqué à l’appel des exportations. C’est un recul de 13 % par rapport à 2023. « Cettetendance a été accentuée par la fermeture des entreprises italiennes durant la première semaine de janvier, entre le nouvel an et l’Épiphanie », souligne Maxime Le Glaunec. La baisse ponctuelle de cette première semaine s’était chiffrée à 68 %. « Pour rappel, moins d’un million de broutards avaient été exportés en 2023, niveau le plus bas depuis 2014 », souligne l’Idele, dans son bulletin mensuel de conjoncturepublié le 25 mars.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :