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Toujours moins de porcs produits en France

En 2023, les éleveurs français ont produit 22 millions de porcs, soit 4,8 % de moins qu'en 2022.

L’offre de viande porcine a continué de s’éroder l’an passé dans l'Hexagone. En parallèle, la demande s’avère plus timide, sur le marché intérieur comme à l’exportation.

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« En 2023, les éleveurs français ont produit 22 millions de porcs, soit un recul de 4,8 % par rapport à 2022. Cela fait très longtemps que l’on a connu une telle baisse », concède Anne Richard, directrice de l’Inaporc, l’interprofession porcine. Et pour cause, le cheptel national s’étiole au fil des ans. D’après FranceAgriMer, l’Hexagone a perdu 24 000 truies en 2022 (-2,5 % sur un an), puis 28 000 truies en 2023 (- 3,2 %).

« Beaucoup d’éleveurs n’ont pas pu continuer leur activité »

« L’effectif porcin total, par rapport à 2022, a connu un recul encore plus net (- 514 000 têtes, soit  4,1 %), souligne l’établissement public. Les gains de productivité qui ont longtemps permis de limiter le repli de l’ensemble du cheptel porcin semblent ainsi atteindre leurs limites. » Selon Inaporc, après deux ans de crise en raison de la flambée des prix de l’aliment, « beaucoup d’éleveurs n’ont pas pu continuer leur activité ».

L'effectif total de porcs en France s'est replié de 514 000 têtes en 2023, par rapport à 2022.

Du côté de la demande, sur le marché intérieur français, le moment est à l’accalmie. L’interprofession porcine relève un « effritement » de la consommation globale de viande porcine (à domicile et hors domicile) en 2023. Elle a reculé de 3,5 % en volume sur un an, après avoir progressé de 1,8 % en 2022, par rapport à 2021. Pour Anne Richard, il s’agit d’un « effet volaille ».

« En 2022, en raison de la moindre offre de viande de volaille due à l’influenza aviaire, les consommateurs s’étaient reportés sur le porc, explique la directrice d’Inaporc. Il y a donc eu un rééquilibrage ». Pour autant, la viande porcine reste la plus consommée en France, à raison de 30,7 kg par habitant et par an en 2023, devant la volaille (28,9 kg), et le bœuf et le veau (21,3 %). « 75 % de la viande de porc est consommée sous forme de charcuterie », précise l’interprofession porcine.

Échanges ralentis

Sur le volet des échanges, les exportations françaises font grise mine. Selon les données de FranceAgriMer, elles chutent de 8,9 % en volume sur l’ensemble de l’année 2023 (hors abats). Les envois vers la Chine, premier débouché de la France toutes destinations confondues, s’effondrent de 16,5 %. « Depuis deux ans, on exporte majoritairement des coproduits vers l’empire du Milieu et de moins en moins de viande », observe Anne Richard. En parallèle, les volumes de produits porcins importés en France se sont rétractés de 5, 5 % par rapport à 2022.

La baisse de la consommation, des exportations et des importations de viande porcine a permis de maintenir le taux d’autoapprovisionnement de la France légèrement au-dessus de 100 % en 2023.

« Au global, la baisse de la consommation, des exportations et des importations a permis de maintenir le taux d’autoapprovisionnement de la France légèrement au-dessus de 100 % », note la directrice d’Inaporc. FranceAgriMer observe une « inquiétante » dégradation de cet indicateur « devenu depuis 2022 à peine supérieur à 100 : 101,2 % en 2022, et 100,7 % en 2023 ».

(1) Calculé comme le ratio production/consommation. Un ratio supérieur à 1 (ou 100 %) indique que la France produit plus qu’elle ne consomme (définition FranceAgriMer).

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