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« La France n’est pas la seule à connaître une baisse de production de viande »

La décapitalisation des troupeaux bovins français se traduit maintenant par une offre de viande en baisse.

Dans l’Union européenne à 27, les abattages totaux de bovins ont reculé de 2,9 % sur les huit premiers mois de l’année, observe Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage.

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« Malgré un léger ralentissement de la décapitalisation ces derniers mois, celle-ci reste forte, observe Caroline Monniot. Après avoir permis de maintenir la production pendant quelques années, la décapitalisation provoque désormais une baisse des volumes. »

Un disponible consommable en baisse

« Sur les dix premiers mois de l’année 2023, les abattages ont diminué de 4 %, poursuit-elle. Le disponible consommable en France est également en repli de 2,9 % depuis le début de l’année. En effet, les importations et exportations reculent également. »

« La France étant située sur un segment de production plus qualitatif, elle est plutôt en difficulté sur les marchés à l’exportation, souligne Caroline Monniot. Sur l’Italie, la concurrence est forte. Sa demande descend en gamme compte tenu du contexte économique difficile. Les viandes polonaises, allemandes ou des pays tiers sont privilégiées pour compenser la baisse de production. »

Caroline Monniot, agro-économiste à l'Institut de l'élevage. (©  Caroline Monniot)

« La France n’est donc pas seule à connaître une baisse de cheptel et de production. Dans l’Union européenne à 27, les abattages totaux ont diminué de 2,9 % sur les huit premiers mois de l’année. C’est visible à la fois sur les mâles et sur les vaches de réforme. Le contrecoup est la hausse des importations communautaires en provenance de pays tiers (hors Royaume-Uni) comme le Brésil (+15 %). »

« Pour l’année 2024, la filière française aimerait stopper la décapitalisation, assure Caroline Monniot. Tout porte à croire que la baisse des abattages de vaches sera assez significative. Pour les jeunes bovins, la production devrait être relativement stable compte tenu des effectifs actuellement en engraissement. »

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