Login

Les broutards lourds prennent la route de l’Espagne

Les exportations françaises de broutards diminuent et se réorientent.

En raison de la sécheresse, la demande espagnole en animaux lourds augmente.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« En avril, les exportations de broutards mâles et femelles ont progressé vers l’Espagne », analyse l’institut de l’élevage (Idele), danssa note de conjoncture publiée le 19 juillet 2023. Depuis février, les mâlesfrançais deplus de 300 kg sont convoités par la péninsule Ibérique. Leurs envois ont été multipliés par 2,7depuis 2022, à hauteur de 3 500 têtes au mois d’avril 2023.

Une conséquence de la sécheresse

En mai, ils dépassaient les 4 000 animaux. « La sécheresse dans une grande partie du pays pourrait avoir encouragé les engraisseurs à se tourner vers les animaux français », explique l’Idele. Ressource alimentaire limitée, prix de matière première élevés… Le pays recherche des broutards lourds, « afin de les nourrir moins longtemps ».

Martial Tardivon, responsable des ventes sur le marché de Moulins-Engilbert, dresse le même constat : « L’Espagne représente un partenaire intéressant. La demande se tourne vers des animaux de qualité, et plus lourds, par rapport aux années précédentes. »

Cette tendance s’aligne sur la production des naisseurs français. « Les récoltes en fourrages de l’année dernière étaient bonnes, et les prévisions de cette année aussi. Les éleveurs en profitent pour alourdir leurs animaux, et tenter de couvrir les charges. »

Mises en place en France

Les animaux envoyés vers l’Espagne ne comblent pas la baisse de 10 % des exportations sur le mois de juin 2023.Cette dernière s’explique notamment par le recul de la demande italienne, et le non-renouvellement de licences d’exportation vers l’Algérie.Alors, où vont les animaux ? Ils restent en France.

« Nous observons beaucoup de mises en place sur le territoire national », confirme Martial Tardivon. Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois en France ont augmenté de 2 % au 1er juin par rapport à 2022, « pour le deuxième mois consécutif », constate l’Idele.

Pour autant, la baisse des naissances (lire l’encadré ci-dessous) inquiète le responsable des ventes de Moulins-Engilbert. « Les éleveurs ne décapitalisent plus par nécessité, assure-t-il. Ce qui pose problème, maintenant, ce sont les exploitations de naisseurs qui ne trouvent pas de repreneurs. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement