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La production de lait français augmente en 2025

La collecte française de lait de vache a progressé de 0,5 % en cumul de janvier à septembre 2025, tous laits confondus.

La collecte laitière rebondit nettement en 2025, portée par un prix du lait attractif, une baisse des prix des aliments et des bons fourrages. Conséquence, le prix du beurre a chuté brutalement et les prix du lait de certains opérateurs français en pâtissent déjà.

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En lait de vache, l’année 2025 a vu la collecte se contracter au premier trimestre puis rebondir au printemps en France. Depuis août, elle affiche même des hausses de 4 à 5 % chaque mois. La bonne qualité des fourrages, la baisse du prix des aliments et le prix du lait incitatif ont soutenu la production. Au total, elle augmente de 0,5 % en cumul de janvier à septembre, tous laits confondus (conventionnel, bio et AOP-IGP), et ce résultat devrait se renforcer sur douze mois. Dans l’Union européenne et dans le monde, l’ensemble des grands pays producteurs suivent cette trajectoire. En France, cette tendance générale cache de fortes disparités régionales. Le cheptel du Grand Est a souffert des effets de la fièvre catarrhale ovine (FCO). À l’inverse, le grand Ouest est dynamique malgré la présence de la FCO, dont les effets pourraient être masqués par les bonnes conditions de production.

Prix du beurre en chute

Dans ce contexte haussier, le prix du beurre a fortement chuté. Entre début août et mi-octobre, il a perdu 2 000 € en France, passant de 7 500 € à 5 500 € la tonne. Conséquence, le prix du lait entame une phase descendante. Plusieurs opérateurs français ont annoncé des baisses et les prix irlandais ont déjà reculé. En cumul de janvier à septembre, le prix du lait réel français est resté en hausse de 6,6 %, s’établissant à 494 €/1 000 litres.

Côtés débouchés, la consommation à domicile se tient. Les fromages à pâte pressée cuite et la mozzarella sont populaires. Les prix sont en légères hausses et les achats des ménages baissent en gamme.

À l’export, les tensions géopolitiques déséquilibrent les marchés. Les droits de douane additionnels américains ont perturbé les envois. Le débouché chinois s’essouffle avec une baisse de 21 % des exportations de poudres infantiles sur neuf mois. Les envois de poudre maigre vers l’Algérie, qui absorbaient 10 à 20 % de nos exports sont au point mort.

En lait de brebis et chèvre, la consommation reprend

La collecte de lait de chèvre se replie en 2025. En cumul de janvier à septembre, elle baisse de 1,5 %, malgré une bonne dynamique depuis le pic de collecte et de nettes hausses en août et septembre. Sur la même période, la filière a perdu 1,7 % de ses livreurs. La Nouvelle-Aquitaine est la région la plus touchée par ces arrêts. Le prix du lait réel est relativement stable par rapport à l’année précédente, à 882 €/1 000 litres.

Pour compléter la collecte intérieure, les importations de produits de report caprins ont augmenté depuis le début d’année, grâce aux prix compétitifs de deux fournisseurs, les Pays-Bas et l’Espagne. Les fabrications sont dynamiques pour répondre à la demande. Les achats de yaourts progressent de 17 %. La consommation de fromages est stable. La catégorie bio reprend des couleurs avec une nette hausse de la demande.

En lait de brebis, la production française a augmenté de 1,6 % sur la campagne 2024-2025. En bio, les livraisons ont à l’inverse baissé de 1,4 %. Côté consommation, la filière a vu les achats augmenter dans la plupart des catégories. Les fromages à pâtes fraîches comme la feta sont particulièrement plébiscités, avec une hausse de 21 % sur neuf mois. Les ventes de fromages à pâtes persillées comme le roquefort restent à la traîne.

(©  Michel Ayaguer)

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