Le prix du lait de brebis reste orienté à la hausse

« Après trois années de baisse, les achats de fromages de brebis par les ménages français ont enfin renoué avec la croissance, indiquait Cassandre Matras, de l’Institut de l’élevage, lors d’une conférence organisée le 3 septembre 2025 sur le salon Tech-Ovin. Si le prix du lait de brebis payé au producteur reste haussier, celui des fromages de brebis a reculé en lien avec l’apparition de nombreuses promotions. »

La hausse des achats de l’ensemble des fromages atteint 7 % au premier semestre de 2025 par rapport au premier semestre de 2024, selon le panel Kantar. Les pâtes fraîches (fromage à salade de type féta) et les produits ultra-frais sont davantage plébiscités. Leurs ventes ont bondi de respectivement 11 % et 29 %. Leurs prix en baisse de respectivement 3 et 4 % ont pu les rendre plus compétitifs.

Hausse de 56 €/1 000 litres

Cet engouement s’accompagne de la poursuite de la hausse des prix du lait payé aux producteurs. À 1 237 €/1 000 litres en moyenne lors de la campagne de 2023-2024, ce prix réel national progresse de 56 €/1 000 litres, soit 5 %, par rapport à la campagne précédente. Des disparités sont constatées entre les bassins de production. En Occitanie, le prix moyen se situe à 1 190 €/1 000 litres, contre 1 367 €/1 000 litres en Nouvelle-Aquitaine. « La hausse a également été plus importante en conventionnel (+5 %, à 1 209 €/1 000 litres), qu’en bio (+2 %, à 1 456 €/1 000 litres) », précise Cassandre Matras.

Le point noir, c’est l’évolution du cheptel à la baisse : –4 % entre 2023 et 2024. Cela n’a toutefois pas empêché la collecte de lait de brebis d’augmenter. Sur les neuf premiers mois de la campagne de 2024-2025, d’octobre à juin, elle a progressé de 2,3 % par rapport à la même période de la campagne précédente. 265 millions de litres de lait ont été produits. La situation est toutefois variable, selon le bassin de production. L’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine ont vu leur volume progresser de respectivement 2,1 % et 3,7 %, alors qu’il a dégringolé de 6,6 % en Corse. La collecte de lait bio est restée stable et représente 10 % des volumes.

« Cette hausse des livraisons s’explique par un démarrage précoce de la campagne et par de meilleures performances zootechniques, détaille Cassandre Matras. Les brebis ont bénéficié d’une bonne pousse de l’herbe et d’une meilleure complémentation en raison de la baisse du prix de l’alimentation. En creux de collecte, celle-ci est toutefois inférieure à 2023-2024. »

En conséquence, les fabrications de fromages à base de lait de brebis ont augmenté de 5 % entre la période d'octobre 2023 et de juin 2024 et la période d'octobre 2024 et de juin 2025. La fabrication de Roquefort a grimpé de 5 %, tandis que celle des pâtes pressées non cuites (PPNC) a augmenté de 8 %, avec l’ossau-iraty augmentant de 11 %. Les fabrications de fromages ultra-frais ont bondi de 13 %.