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Observatoire des marchés Aux États-Unis, le dynamisme laitier s’essouffle

© Claudius Thiriet

Depuis la fin d’année 2021, la croissance de la production laitère ralenti temporairement aux États-Unis.

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En 2021, la production de lait cru aux États-Unis, en croissance quasi continue depuis des décennies, a poursuivi son ascension. Elle a gagné 1,5 % en un an, pour s’établir à 103 milliards de tonnes.

De bons scores sont aussi relevés à l’export. Le pays a vu ses envois bondir de 11 % en volume et 19 % en valeur, par rapport à 2020. « Ses principaux clients, le Mexique et le Canada, sont revenus aux achats », note Marion Cassagnou, de l’Idele (1). La demande chinoise et la compétitivité des ingrédients laitiers locaux ont fait le reste.

Tout n’est pas rose pour autant. La hausse de la production s’est faite durant le premier semestre. Après quoi, le cheptel s’est effrité, pour repasser sous le niveau de 2020 en fin d’année, autour de 9,3 millions de vaches. « La forte hausse des coûts de l’alimentation et des intrants a incité les éleveurs à décapitaliser », explique l’Idele. La météo s’en mêle également, avec un épisode de sécheresse qui frappe la Californie, le premier bassin de production laitier des États-Unis.

La baisse de régime perdure. La production est en repli annuel sur les quatre premiers mois de 2022. « Cela ne s’était pas vu depuis longtemps », commente Marion Cassagnou.

Prix du lait en hausse

Le prix du lait atteint pourtant des niveaux records : 412 dollars la tonne en moyenne 2021 et 545 dollars en février 2022. « Le prix de l’aliment augmente depuis 2020, la remontée de la marge sur coût alimentaire est plus récente », relève-t-elle. En 2021, cette marge a chuté de 26 % sur un an. « Les producteurs ne semblent pas encore enclins à réagir à la hausse du prix du lait. »

À cela s’ajoutent quelques difficultés concernant l’export des ingrédients secs, avec des cours élevés, une Chine moins gourmande et un transport maritime perturbé début 2022. L’USDA (2) table néanmoins sur une stabilisation de la production cette année, avant un retour à la croissance en 2023. « Le faible dynamisme laitier [structurel, NDLR] européen et néozélandais ouvre la voie aux exportations étasuniennes », conclut l’experte.

A. Courty

(1) Institut de l’élevage. (2) Département américain de l’agriculture.

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