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Lait de chèvre Repli de la collecte

Le manque de disponibilité laitière en France et en Europe pénalise les transformateurs.

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«L’approvisionnement des industriels français, imports inclus, s’est trouvé amputé de près de 6,7 millions de litres de lait en janvier 2019 », chiffre l’Institut de l’élevage (Idele). Malgré une année record en 2018, l’approvisionnement français en lait de chèvre a chuté de 18 % en deux ans. L’augmentation du cheptel caprin de 2 % en fin d’année 2018 n’a pas suffi à inverser la tendance. D’après l’Idele, le recul des livraisons, de 3 et 2 % en janvier et février, s’explique par « des fourrages de mauvaise qualité, le renchérissement de l’alimentation animale et le décalage des naissances ». Sébastien Bouyssière, chef de conjoncture caprine à l’Idele, estime néanmoins que la collecte devrait se redresser d’ici la fin du printemps. D’après l’Agreste, la baisse de la production s’accompagne d’une légère hausse du prix du lait à teneurs réelles sur un an de l’ordre de 4 €/1 000 litres en février.

Puiser dans les stocks

De par des disponibilités tendues chez nos proches voisins européens (voir encadré) et un pic de collecte qui se fait attendre sur le territoire, les industriels ont dû puiser dans leurs stocks de produits de report (caillé congelé et lait concentré). En janvier, ils sont parvenus à augmenter leur production de fromages de chèvre, qui constituent 95 % de l’activité française de transformation du lait de chèvre, de 6 % par rapport à janvier 2018. Il en est de même pour les yaourts avec une hausse de 8 % sur un an.

À l’inverse, les laits fermentés et laits conditionnés accusent le coup. Sur le mois de février, les fabrications de laits conditionnés se redressent progressivement en passant de 22 à 4 % de recul sur un an d’après l’Agreste. Cette évolution s’est faite aux dépens de la production de fromages de chèvre, qui repasse sous les niveaux enregistrés en 2018. « La hausse saisonnière de la collecte devrait permettre de redonner un peu d’air aux industriels, mais la fourniture du marché devrait de nouveau se tendre en fin d’année, faute de reconstitution des stocks », analyse l’Idele.

A. Courty

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