« Avec une collecte approchant 1,5 million de tonnes en 2025, la production française de tournesol se maintient au niveau de 2024, ce malgré l’érosion des surfaces cultivées. » C'est le coonstat que dresse Terres Inovia dans son bilan de campagne prévisionnel en date du 7 novembre 2025. Les surfaces ont régressé de 9 % sur un an à 688 000 hectares. C’est donc le rendement, 21,5 q/ha en moyenne nationale, qui soutient la collecte, aboutissant à un résultat plus satisfaisant qu’en 2024.

Dans un contexte de prix porteur, « le tournesol préserve sa rentabilité économique […] pour peu que son rendement n’ait pas décroché », ajoute l’institut technique. En effet, ce rendement moyen national cache des disparités locales. Il reste d’ailleurs en deçà de sa moyenne quinquennale qui s'affiche à 22,6 q/ha.

Implantation déterminante

Dans plusieurs bassins de production, le tournesol a souffert du manque de précipitations et de la chaleur, cela malgré sa robustesse face au stress hydrique. Terres Inovia rapporte une offre climatique « brutalement dégradée » en début d’été dans le sud du pays et le nord de l'Aquitaine.

« Dans certains secteurs, la sécheresse s’est même imposée dès le printemps, pénalisant très tôt et de façon irréversible le potentiel de la culture », ajoute l’institut. Certaines régions ont bénéficié d’une météo plus clémente : c’est le cas de la Normandie, des Hauts-de-France ou encore de la Champagne, qui affichent « des résultats techniques satisfaisants ».

Mais la météo ne fait pas tout. Terres Inovia souligne les autres facteurs déterminants de réussite de la culture, particulièrement marqués cette campagne : « Les implantations réussies se démarquent notablement cette année, cette réussite découlant souvent d’une date de semis précoce, jusqu’à la mi-avril, et d’un semis effectué sur un sol bien structuré. »

« La réussite de la séquence d’implantation a été incontestablement déterminante » sur la campagne de 2025 « très délicate pour les cultures d’été », insiste l’institut. L’irrigation a aussi constitué un « réel filet de sécurité » pour les producteurs, même si « ces situations représentent des surfaces relativement réduites de tournesol à l’échelle nationale ».

Des ressemis à cause des limaces

Terres Inovia rapporte de nombreux échecs de désherbage, « imputables à des conditions d’intervention délicates au printemps », qui ont été ensuite exacerbés par les stress hydriques. Du côté des maladies, le verticillium poursuit « sa progression vers la moitié du nord de la France ». Le mildiou a, quant à lui, été observé pour la première fois en Lorraine. Ce département a aussi vu une forte pression en phomopsis, qui s’est aussi exercée en Haute-Marne.

À l’échelle du territoire national, pour la troisième année consécutive, « les limaces ont engendré des dégâts importants, parfois à l’origine de ressemis ». Les dégâts d’oiseaux sont globalement « en repli » comparativement aux campagnes précédentes. « L’activité de nouveaux ravageurs de début de cycle a été confirmée localement, tels que les pucerons dans le nord-est de la France », constate enfin Terres Inovia.