La production française de blé tendre a rebondi en 2025

Cette année, la récolte du blé tendre s’est achevée en avance, fin juillet, dans de meilleures conditions qu’en 2024. La production de 2025 est estimée à 33,3 millions de tonnes, en hausse de 29,8 % par rapport à la campagne passée, année noire, et de 4,7 % par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024 (dont deux années faibles : 2020 et 2024). Ces hausses sont le fruit d’un rendement en forte progression : 74,2 quintaux par hectare contre 60,9 quintaux par hectare en 2024. Dans une moindre mesure, les surfaces ont également connu une augmentation, à 4,5 millions d'hectares, contre 4,2 millions d'hectares en 2024.

Teneur en protéine moyenne de 11,3 %

Une bonne qualité globale du grain est à noter, avec un poids spécifique et un taux de protéines globalement satisfaisants, malgré quelques échaudages et le manque de précipitations pourtant persistant dans le nord de la France. À 11,3 % de moyenne, la teneur en protéines est proche de la précédente campagne. 94 % des blés tendres présentent un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl, avec une moyenne à 78,6 kg/hl.

Les indices de chute de Hagberg sont très élevés, avec 98 % de la collecte au-dessus de 250 s et plus de 90 % des lots supérieurs à 300 s. 75 % des lots montrent une bonne qualité boulangère (note totale de panification supérieure à 250 sur 300), avec une moyenne à 254. Ainsi, 93 % des blés sont classés Premium, Supérieur ou Médium, dont 64 % en Premium ou Supérieur.

Les prix en revanche tendent à la baisse depuis un an. L’Association générale des producteurs de blé s’inquiétait fin octobre : « Avec un prix payé aux céréaliers de 160 €/t alors que leurs coûts de production dépassent 230 €/t, c’est 70 €/t qui manquent pour atteindre l’équilibre. »

Export français dynamique

Selon le Conseil international des céréales (CIC), la production mondiale de blé tendre atteint 790,3 millions de tonnes, en progression de 3,4 % en une campagne et supérieure à la moyenne quinquennale (756 millions de tonnes). À ce niveau record, les stocks finaux s’alourdissent : à 266,8 millions de tonnes, ils sont en hausse de plus de 6 millions de tonnes sur un an.

La demande en Asie et en Amérique soutient le commerce mondial, avec des échanges en hausse de 6,5 % sur un an, à près de 200 millions de tonnes. Une offre plus ferme et une forte concurrence pèsent sur les prix à l’export du blé. En Europe, la production s’établit à 133,4 millions de tonnes, contre 110,8 millions de tonnes en 2024. Outre la France, l’Allemagne, la Bulgarie, l’Espagne, la Hongrie, l’Italie, la Pologne et la Roumanie ont vu leur production progresser en un an.

Le Maroc premier débouché à l'export

Preuve du commerce dynamique, concernant les exportations françaises de blé en cumul de juillet à septembre 2025, on note une progression de 82 % par rapport à la même période lors de la campagne précédente (et + 9 % par rapport à la moyenne quinquennale), à 3,8 millions de tonnes.

Le Maroc est le premier débouché (0,977 million de tonnes, contre seulement 0,157 million de tonnes la campagne passée), suivi de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Espagne et de l’Égypte. Sur toute la campagne, les exportations sont estimées à près de 15 millions de tonnes (dont plus de la moitié à destination des pays tiers), contre 10,4 millions de tonnes l’an passé, soit une hausse de 44 % en un an.